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WineParis-Vinexpo change de braquet

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

23.11.2023

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Tous les indicateurs semblent à la hausse pour la 5e édition de Wine Paris & Vinexpo Paris 2024 qui se tiendra à la Porte de Versailles du 12 au 14 février. Une édition qui devrait asseoir réellement la dimension internationale du salon.

Pour 2024, Wine Paris-Vinexpo va encore accroître son nombre d’exposants et de visiteurs mais en revendiquant pleinement une dimension inclusive et un statut de plateforme business internationale. L’organisateur Vinexposium attend 3 900 exposants (3 387 en 2023), 40 000 visiteurs dont 35 % de plus internationaux, sur une surface étendue de 72 %. À l’affiche, 155 pays visiteurs annoncés et 50 pays producteurs présents avec une représentation accrue du Nouveau Monde et une première participation pour la Nouvelle-Zélande, Wine Australia, l’état de Virginie (USA), la Moldavie, l’Uruguay, la Tunisie… L’Allemagne, la Slovénie, le Liban et l’Afrique du Sud doubleront leur surface, les vins italiens s’installeront dans le hall 2 en entier et même un peu au-delà avec 75 % de surface supplémentaire, et l’Espagne, troisième pays exposant en 2024, partagera tout un hall avec les Portugais. « En 2019, nous étions sur 2 pavillons ; aujourd’hui sur 7 avec des stands en général réservés deux ans à l’avance, se félicite le directeur général Rodolphe Lameyse. Les exposants étrangers estiment que Paris est désormais LE salon où il faut venir pour l’accueil, les infrastructures, la vitrine… et pour rencontrer leurs clients du monde entier. » Une montée en puissance indubitablement aux dépens de Prowein et Vinitaly. La vraie nouveauté sera l’organisation pour la première fois des V d’Or, premiers « business awards » de la filière présidés par le négociant-vigneron Michel Chapoutier qui s’est aussi empressé de souligner « la vocation internationale de ces "Oscars" du vin et des spiritueux avec un jury cosmopolite, la localisation parisienne primordiale d’un palmarès qui récompensera sur le principe du collectif des initiatives économiques [expérience de marque, nouvelle solution business, initiative collective, mise en marche éco-responsable et initiative de transmission]. De plus, le palmarès sera divulgué la veille du salon, le dimanche 11 février, pour ne pas gêner nos clients pendant le salon. »

M. Chapoutier et R. Lameyse ©F. Hermine

Plus qu’un salon d’affaires
WineParis-Vinexpo tout en réaffirmant la position de leader de la France qui a doublé l’Italie cette année pour se hisser au premier rang des producteurs de vin, entend accentuer son rôle auprès de la filière Vins & Spiritueux. Au-delà d’une vitrine internationale, son organisateur Vinexposium souhaite « continuer à agiter la communauté, à jouer même un rôle de lobbyiste auprès du gouvernement ou des ambassades, et aider à fluidifier les relations économiques internationales du secteur, estime Rodolphe Lameyse. Au moment où les enjeux de la filière sont poussés par des vents contraires, notamment une logique de plus en plus hygiéniste, on peut mettre de l’huile dans les rouages. » Face aux incertitudes géopolitiques qui pèsent immanquablement sur le contexte, ne serait-ce que par la tension sur les matières premières industrielles, cause majeure de l’inflation des prix, Wine Paris-Vinexpo estime devoir servir de pointeur et d’amplificateur des signaux et problématiques économiques pour la filière. D’autant plus qu’en période de crise, les consommateurs se replient inévitablement sur les produits de première nécessité. « Mais selon un récent sondage, ils restent confiants et optimistes pour 2024 » assure Rodolphe Lameyse qui insiste donc sur le fait de devenir davantage qu’un salon d’affaires mais également un lieu de dynamiques et de prospectives.

Le boom des spis
« À la filière également de s’adapter au contexte, rappelle Michel Chapoutier. Nous sommes encore trop dans la logique ‘on produit et on voit après où et à qui on vend’. Les vins premiums à plus de 8€ et les vins superpremiums à plus de 18€ se portent finalement très bien et ne sont pas dans la déconsommation. Mais il est clair que le futur va plutôt être tournée vers l’exportation ou de nombreux marchés qui ne consomment encore qu’un litre de vin par an et par habitant annoncent un beau potentiel (.)… En France, nous sommes passés du vin boisson à un produit culturel, d’où la chute des entrées de gamme. Le vrac peut devenir un débouché important et une réponse intéressante au marché, la traçabilité, le souci du bilan carbone et de la RSE encourageant plutôt à la mise en bouteille sur le lieu de consommation ». Des sujets qui seront également abordés dans le cadre des conférences proposées en particulier sur les vins californiens, les grandes tendances de consommation, l’augmentation des droits d’accises en Grande-Bretagne, les changements climatiques, le développement durable…. 

Si on enregistre environ un tiers d’abstinents en matière d’alcool pour la génération Z (18-25 ans), qui se traduit en partie par la présence accrue des no-low sur le salon, les spiritueux, portés par la tendance cocktails, rencontrent néanmoins un véritable engouement. La demande pour Be Spirit, lancé en 2020, croît chaque année (+ 25 % de surfaces en 2024), tirée surtout par les alcools artisanaux (crafts), les RTD (ready-to-drink) et les spiritueux haut de gamme avec une forte représentation internationale. Outre le grand bar Infinite de 40 mètres de long présenté comme le plus grand bar à cocktails du monde et animé par une vingtaine de mixologistes de tous horizons, ils bénéficieront cette année de plus d’espace et seront regroupés dans le hall 7.1 qui accueillera également les nouvelles catégories de bières et cidres.