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[PRIMEURS] Graves : ces autres « primeurs »

Auteur

La
rédaction

Date

01.04.2015

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En marge des réceptions privées dans les grands crus, 56 viticulteurs de l’appellation Graves faisaient découvrir lundi soir leur millésime 2014 aux professionnels, mais aussi aux amateurs bordelais au palais de la Bourse. Une autre approche des primeurs, plus accessible.

« Aujourd’hui on peut dire qu’il y a des primeurs à double modalité » affirmait hier soir le président du syndicat des Graves et viticulteur, Dominique Guignard, lors de la dégustation du millésime 2014. Si la découverte et l’appréciation du millésime est un dénominateur commun, le terme « primeurs » recouvre désormais deux réalités. D’un côté les primeurs de quelques élites, les grands crus qui ont initié ce système d’achat anticipé deux ans avant la mise en bouteille. Et de l’autre, les primeurs de propriétés bordelaises qui s’approprient le concept historique en l’aménageant, à l’instar des Graves. Loin d’être inconciliables, ces deux modalités sont, aux dires du président, « complémentaires. »

« A Bordeaux, seules 200 étiquettes se vendent en primeur dans l’acception initiale du terme. Parmi les 56 viticulteurs présents ce soir, la vente en primeur au sens propre ne concerne que dix pour cent d’entre eux » explique Dominique Guignard. Un microcosme à l’échelle de l’ensemble du vignoble bordelais. Ces 200 propriétés sont celles qui accueillent critiques, journalistes et acheteurs du monde entier, afin de leur faire découvrir la qualité du millésime. Un millésime pour lequel la fixation des prix, et la spéculation éventuelle, ira bon train dans quelques semaines.

Pour les autres, les « primeurs » recouvrent un enjeu différent. Pour la majorité des vins de Graves, commercialisés entre 5 et 15 €, les prix fluctuent peu d’une année sur l’autre. L’objectif est avant tout dans la communication autour d’un millésime. « Nous profitons de ce moment privilégié, pour mettre collectivement le focus sur notre appellation et présenter nos vins » confie le président.

« Primeurs plus accessibles »

Les « primeurs des Graves » sont organisés pour la troisième année consécutive en ouverture de la semaine des primeurs. Pourquoi avoir attendu 2012 pour créer un tel événement ? « Bousculer les traditions à Bordeaux est toujours délicat » explique Dominique Guignard en souriant. Mais aujourd’hui, les Graves sont prêtes à assumer ce changement. « Nous voulons être décalés par rapport au reste de Bordeaux, être vus différemment » poursuit-il. Ce travail sur l’image et la notoriété des vins de Graves, Dominique Guignard, arrivé à la tête du syndicat en juin, entend le développer par des actions collectives comme celle-ci. Des actions à destination des professionnels, courtiers, négociants, journalistes ou cavistes, présents en nombre en première partie de soirée. Mais aussi à destination du public, « majoritairement des grands amateurs », conviés à déguster à partir de 20h. Ceux-là même qui sont autant d’acquéreurs potentiels de ce millésime 2014, lors de sa mise en marché en 2016.

Laura Bernaulte