Foire aux Seconds Vins : les meilleurs secrets du Médoc

La Foire aux Seconds Vins se tiendra le 11 octobre prochain au Hangar 14 à Bordeaux. Pour préparer au mieux vos dégustations et vos achats, nous vous avons préparé un guide des appellations, un autre des millésimes. Aujourd’hui, on vous emmène dans le Médoc, explorer les seconds vins issus des propriétés du mythique classement de 1855 et les pépites plus confidentielles.

On ne sillonne pas le Médoc par hasard. Alors que le toponyme est mondialement connu, sa situation enclavée n’en fait pas une destination touristique évidente, comme Saint-Émilion sur la rive droite de la Garonne. Et pourtant, les noms des appellations qui bordent cette rive ne sont pas inconnues du grand-public : Margaux, Saint-Julien, Pauillac, Saint-Estèphe sont des déclinaisons d’une typicité que l’on se doit de vous présenter.

Un terroir de référence pour les vins rouges

Le Médoc c’est le terroir des vins rouges puissants et charpentés. Le cabernet sauvignon, cépage principal de cette région, apporte la matière tannique nécessaire à sa réputation. Le merlot, souvent minoritaire, apporte du fruit, de la rondeur et, les années difficiles, lorsque la maturité fait défaut, un peu de gras pour que le vin soit plus souple. Le cabernet sauvignon, parfois austère dans ses jeunes années, peut supporter les vieillissements prolongés, que ce soit avec des élevages en barriques ou après la mise en bouteille. Les tanins qu’il apporte permettent de maintenir la couleur, le fruit, la densité du vin.

Le Médoc se compose de différentes appellations. D’abord, le Haut-Médoc, au sud-est, jouxte l’agglomération bordelaise alors que les néophytes auraient tendance à le situer à l’embouchure de la Garonne. En suivant le cours du fleuve, on retrouve les appellations Margaux, Moulis-en-Médoc, Listrac-Médoc, Saint-Julien, Pauillac et Saint-Estèphe. Toutes sont représentées dans la sélection de seconds vins, avec des nuances qui requièrent un décryptage. Vous retrouverez les arômes délicats de Margaux dans un Brio de Cantenac Brown, les graves mêlées d’argile de Saint-Estèphe, dans un vin riche comme la cuvée Frank Phélan… Laissez-vous porter par des déclinaisons de terroir et d’assemblages pour trouver votre rouge de prédilection !

Classement de 1855 et outsiders

Le classement institué à l’occasion de l’Exposition universelle de 1855 consacra les meilleurs vins du Médoc. Il établissait une hiérarchie, des premiers grands crus classés aux cinquièmes, jamais révisée, à l’exception notoire de Mouton-Rothschild qui passa, en 1973, de deuxième à premier grand cru classé. Lors de la Foire aux Seconds Vins, vous aurez l’occasion de retrouver des seconds issus de ces grandes propriétés : Beychevelle, Cos d’Estournel, Haut-Batailley, Phélan Ségur, Talbot, dont les seconds se réclament de cette affiliation : Amiral de Beychevelle, Pagodes de Cos, Haut-Batailley Verso, Frank Phélan, Connétable de Talbot. À noter, ce classement s’étendait également aux vins de Sauternes et de Barsac. Les quatre sauternes présentés lors de cette foire aux Seconds Vins sont issus de propriétés classées en 1855.

D’autres propriétés, absentes du classement, challengent cette aristocratie qui se transmet par le nom et la provenance. Le château Sociando-Mallet, par exemple, n’a pas besoin de classement pour ravir les papilles. Jean Gautreau, disparu en 2019, lui a redonné un lustre qui n’a rien à envier aux propriétés à la réputation plus ancienne grâce à des vins précis, charnus, souvent réhaussés par une pointe de fraîcheur. Il en a même fait une valeur refuge auprès des amateurs de vins médocains, en refusant l’inflation qui avait cours. La demoiselle de Sociando-Mallet, le second de la propriété, représente donc une porte d’entrée toute indiquée vers le Médoc !