Lundi 10 Novembre 2025
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10.11.2025
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Pour cette verticale, la nouvelle cheffe de caves Caroline Latrive a sélectionné des millésimes identitaires, révélant toute l’âme de cette cuvée haut-de-gamme qui célèbre tant la complexité que la finesse du chardonnay dans une maison davantage marquée historiquement du sceau du pinot noir.
Les conditions très ensoleillées d’août et de septembre ont permis de donner naissance à un très beau millésime, marqué par des vins harmonieux, généreux et aromatiques. La cuvée Amour s’inscrit bien dans ce cadre avec une ouverture marquée par un léger toasté faisant place à des notes d’orange sanguine et de mirabelle. Une délicate gourmandise de fruits mûrs qui demeure fraîche et se complexifie à l’aération (magnolia, pêche de vigne, abricot). Le crémeux de texture séduit dès l’attaque en bouche et la rondeur de matière laisse percevoir une fine pointe acidulée qui guide le vin vers une belle allonge salivante.
95/100 – 205 €
Un millésime d’un autre temps, aux conditions autrefois habituelles mais devenues rares. Froid et pluie ont retardé la floraison de la vigne à début juillet. Le retour d’un temps clément et des vendanges fin septembre ont permis de donner naissance à de très grands chardonnays. Le vin s’affirme par son nez sérieux, dirigé et finement évolué où l’acacia rencontre l’ananas rôti et la fleur de frangipanier. Il affirme ensuite son caractère fougueux, d’une densité et d’une énergie folles, où la groseille, le pamplemousse et le citron confit encadrent un fil rouge crayeux. Promis à une longue vie.
98/100 – 205 €
Après des conditions climatiques quelque peu chaotiques, le lent mûrissement des baies en fin de campagne a bénéficié des nuits fraîches pour parvenir à des équilibres superbes. Si le nez est attiré dans le verre par la complexité aromatique allant crescendo (pain toasté, bergamote confite, fruits secs, poivre frais, pointe racinaire), c’est ensuite que la surprise opère. Le milieu de bouche est d’une densité admirable, plein et tapissant, oscillant entre des notes empyreumatiques et d’orange séchée. La finale, au crayeux talqué, s’avère toutefois un peu ferme et austère à ce stade.
96/100 – Uniquement disponible à la vinothèque Deutz
Comment ne pas immédiatement qualifier ce millésime de baroque tant il fut mûr, généreux et gourmand ? Il y a ici quelque chose de réconfortant, une maturité riche qui emporte les sens dans un tourbillon d’arômes passant du beurre à la poire compotée tout en convoquant la brioche. Les bulles, particulièrement fines, semblent enrobées, le jus affirmant un caractère suspendu et délié. Le retour d’un caractère salin et sapide constitue le rebondissement inattendu de fin de dégustation, l’acidité fraîche et diffuse allongeant le vin.
95/100 – Uniquement disponible à la vinothèque Deutz
Très largement dominé par les grands crus du Mesnil-sur-Oger (50 %) et d’Avize (45 %), ce vin impacte immédiatement l’esprit par la grandeur de son pedigree. Plus sérieux que primesautier, sa profondeur n’a d’égal que sa suavité. Le chocolat amer se distingue de prime abord avant de laisser apparaître un élan fugace de champignon frais rapidement remplacé par une évocation de pommes anciennes cuites. Sa force réside peut-être dans l’harmonie superbe qui s’opère entre acidité précise et élégante amertume. Sans doute la cuvée la plus farouchement Amour de la verticale, entre plénitude et finesse. Évolution sur le toffee et le pruneau à l’aération.
97/100 – Uniquement disponible à la vinothèque Deutz
Né dans un millésime complexe, marqué largement par la chaleur puis une fin de campagne pluvieuse, ce vin impose immédiatement un constat. Il ne fait absolument pas son âge. Les premiers fruits secs laissent ainsi rapidement la place à un poème printanier où les fleurs tiennent la vedette. Quinze ans après son dégorgement en 2009, cette bouteille est à peine teintée par une note épicée (safran, curcuma) et une trame miellée discrète. L’attaque, pleine d’éclat, est fringante, prélude à une matière intense et cohérente jusqu’en finale où la cire se mêle au tilleul.
98/100 – Uniquement disponible à la vinothèque Deutz
Un millésime qui a passé sa période d’apogée mais dont on devine encore les anciens charmes. Le nez timide finit par laisser transparaître des notes de poire compotée et de cire. En bouche, l’attaque crémeuse et plaisante séduira tout le monde. En revanche, pour apprécier le registre automnal dominant (humus, champignons, feuilles mortes), il faut être un vrai amateur de vieux champagnes.
91/100 – Uniquement disponible à la vinothèque Deutz
Cet article est issu du magazine « Terre de Vins » n°105, « Le vin de mères en filles », paru en mars 2025.

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