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Que boivent les rois mages avec la galette ?

Crédit photo : CIVR.

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

01.01.2016

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Que l’on choisisse la galette des rois à la frangipane comme les trois-quarts des Français, sa déclinaison au chocolat, aux pommes, tout simplement nature ou la version briochée provençale aux fruits confits, il faut l’accompagner d’une douceur liquide. Quelques idées de bouteilles à glisser dans les bagages des rois mages…

A priori, vous pouvez oublier le rouge, sauf si, converti au « french paradox », vous ne buvez que ça, et dans ce cas, optez pour un rouge léger, un bourgueil ligérien, un jeune pinot bourguignon ou un poulsard jurassien. S’il s’agit juste de fétichisme par rapport à la couleur, choisissez une galette au chocolat pour la déguster avec un banyuls ou un maury.

Des bulles rafraîchissantes et sucrées

Inutile de chercher à être original, le vin de la galette est blanc ou à bulles et de préférence un peu sucré pour mieux s’harmoniser avec la douceur du dessert et équilibrer le gras de la pâte feuilletée. Côté bulles, profitons-en pour militer à l’Épiphanie pour les champagnes demi-secs, injustement décriés depuis que la mode est à une baisse un peu trop systématique du dosage en sucre contenu dans la liqueur d’expédition. Jusque dans les années 70, le champagne se buvait en dessert ; il n’était donc pas absurde de le choisir sec, donc plus sucré que brut (entre 17 et 32 g) ou demi-sec, c’est-à-dire deux fois plus dosé que le sec et non l’inverse (entre 32 et 50 g). Bref, il doit être plus sucré que le champagne que vous buvez en général à l’apéritif ; il peut être rosé mais sûrement pas extra-brut. Autres bulles douces, celles de la blanquette de Limoux, du mauzac en méthode ancestrale dans la même appellation ou en Gaillac, de la clairette de Die ou du rare Cerdon du Bugey.

Blanc et moelleux, le duo gagnant

Si le blanc apparaît comme une évidence, il doit également contenir du sucre. Inutile d’aller chercher des liquoreux comme les sauternes ou les monbazillacs qui en contiennent un peu trop, mais les appellations en moelleux me semblent un excellent parti : Coteaux du Layon, Montlouis et Vouvray en Loire, Barsac, Loupiac, Cadillac, Sainte-Croix-du-Mont et même Bordeaux moelleux en Aquitaine, Jurançon, Côtes-de-Bergerac, Pacherenc de Vic-Bilh, Gaillac premières côtes dans le Sud-Ouest, gewurztraminer en Alsace. Si vous voulez jouer la rareté et l’originalité, essayez de dénicher un Rosette de Dordogne, un vin de paille du Jura ou un rosé doux du Brulhois. Les vins doux naturels ont aussi leur carte à jouer sur la galette des rois, en particulier les muscats tout en fraîcheur ; ceux de Beaumes-de-Venise, du Cap corse ou de Frontignan répondront aux arômes de la galette aux fruits confits de Provence ou à la frangipane, les muscats de Noël de Rivesaltes, s’associent pour l’occasion aux boulangers-pâtissiers du Roussillon.

Et si vous préférez jouer la tradition comme la moitié des Français, sortez du réfrigérateur une bouteille de cidre, doux ou demi-sec, rosé pour la frangipane, la version Poiré pour le chocolat… et pour les amateurs d’exotisme et de plus forts degrés, trinquez avec un punch à l’ananas.

Quelques idées de Jean-Luc Jamrozik, président des Sommeliers de Paris :
Pour une galette nature ou frangipane : Un vouvray demi-sec de chez Huet, un pineau des charentes 15 ans de Guy Lhéraud, un saussignac Clos de la Mémé de la Tour des Gendres, un loupiac Château du Cros, un jurançon du Domaine Cauhapé ou du Clos Uroulat, un vieux millésime de gewuztraminer de chez Trimbach ou Albert Mann.
Pour une galette aux fruits confits : un beaumes-de-Venise du Domaine de Coyeux ou un muscat du Cap corse du Clos Nicrosi ou Domaine Pieretti
Pour une galette au chocolat : un maury du Mas Amiel.