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Agroforesterie et recherche au domaine de Bancel

Auteur

Willy
Kiezer

Date

05.03.2024

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Jeune vigneron récemment installé, Mathéo Jésus investit déjà dans la plantation d’arbres. Son domaine participe à VITAM, un projet de recherche pour faciliter le développement de l’agroforesterie viticole en zone méditerranéenne.

Originaire de l’Ain, notre vigneron, âgé d’une trentaine d’années à peine, arrive à Montpellier en 2018 et passe un BTS viti-œno en alternance sur le terroir du pic Saint-Loup. En 2021, il reprend 4,5 hectares de vignes à Carnas dans le Gard et crée son exploitation, le domaine de Bancel, qu’il convertit directement à l’agriculture biologique. Son objectif : produire durablement et faire des vins de terroir, en cohérence avec son écosystème afin d’adapter son vignoble au changement climatique.

Pour une couverture végétale permanente dans ses rangs, le jeune viticulteur se lance également dans un projet agroforestier, accompagné par la Société Coopérative et Participative spécialisée dans l'étude et le développement de l'agroforesterie en France, la SCOP AGROOF, et soutenu en partie par les vignobles Jacques Frelin, présents lors de la plantation le 28 février dernier.

©W. Kiezer
©W. Kiezer
©W. Kiezer
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Biodiversité et microclimat
La vitiforesterie (l’agroforesterie dans les zones viticoles) est une pratique intéressante pour développer la biodiversité, mais souvent freinée par la concurrence entre les arbres et les haies plantés avec la vigne cultivée. Potentiellement moins de rendements donc, ajouté aux prix d’achat des jeunes plants plus le coût de la main d'œuvre pour réaliser la plantation. Un exercice qui n’a pas fait peur au jeune vigneron venu de l’Ain, et sa parcelle sera étudiée au fur et à mesure dans le futur, afin d’observer les concurrences éventuelles entre arbres et vigne.

Exposé à l’est, son vignoble à taille humaine est adossé à une forêt de pins. L'objectif de la plantation d'arbres est mûrement réfléchi. « Aller chercher plus de biodiversité et un apport de matière organique avec les arbres. Et également créer un microclimat en apportant un ombrage sur les vignes » nous confie Mathéo Jésus. Un programme intéressant pour limiter l’impact des hautes chaleurs estivales dans ses parcelles. Une ombre également intéressante pour ses futurs vins : « Avec l’ombre, on peut aller chercher des maturités un peu plus tardives, ce qui est intéressant pour la qualité gustative des vins. »

« On a planté des amandiers, des oliviers et plus bas des cormiers, poiriers sauvages et micocouliers. » La plantation s’est réalisée sur trois zones, une partie avec des plantes fixatrices d’azote afin de limiter la concurrence avec la vigne cultivée. Une deuxième avec uniquement des arbres et une dernière sans arbres, pour faire des études comparatives dans le cadre du projet VITAM.

Un projet soutenu par un groupe pionnier du bio
Le 28 février dernier, Carole Frelin, directrice du groupe Jacques Frelin, était sur le terrain avec quelques membres de son équipe pour accompagner Mathéo Jésus - « Nous soutenons ce type de projet qui est très utile pour ramener de la biodiversité dans les parcelles. » Pionnier de l’agriculture biologique dans le Sud depuis les années 60, l’entreprise s’est également lancée dans l’agroforesterie et sait combien il est important de soutenir les vignerons : « Nous apportons un soutien financier et humain pour que les jeunes puissent se lancer » s’exprime Carole Frelin. 

De l’entraide pour la bonne cause : la pérennité du plus grand vignoble du monde !