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Assises de l’œnotourisme : Expériences et émotions, quoi pour qui ?

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

22.11.2018

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La promotion et la distribution sont bien entendu le nerf de toute guerre surtout celle de l’œnotourisme. Une table ronde s’est donc fait fort d’apporter quelques éclairages sur le sujet lors des premières Assises Nationales de l’Œnotourisme qui se sont déroulées au Palais des Congrès de Paris.

« Avec 50 M d’œnotouristes en France, le secteur bénéficie du plus fort potentiel de croissance et avec un réservoir important de touristes internationaux, il faut, pour en profiter, s’adapter à cette clientèle » a rappelé le directeur général d’Atout France Christian Mantéi. Le grand témoin, Sheng Liu, DG de Dufan Voyages à Paris, avec un humour à la française rappelant que par sa présence les Assises devenaient internationales, affirme que la France est devenue le premier choix des Chinois voyageant en Europe (3 M en 2017 dont la moitié en voyages organisés, le reste voyageant de façon autonome) et que « l’œnotourisme est une nouvelle tendance forte, à condition de répondre aux attentes des visiteurs chinois : en premier lieu la sécurité puis des offres faisant la part belle à la gastronomie – nous aimons beaucoup les restaurants étoilés – mais il y a aussi des efforts à faire en particulier pour la langue et les modes de paiement – nous utilisons surtout Union Pay, peu répandu en France – et les possibilités d’acheminer les bouteilles en direct car ce n’est pas pratique de rapporter 10 caisses de vin en avion. »

Quantifier-qualifier

« Pour bien accueillir les visiteurs, il ne suffit pas de déguster, il faut pouvoir se restaurer et être hébergé. » Michel Bernard, président du cluster Œnotourisme d’Atout France, réclame la création d’un observatoire pour cerner à la fois les attentes des visiteurs mais également quantifier et qualifier l’offre, encore faut-il que les informations soient mises à jour régulièrement car le secteur et les attentes des visiteurs évoluent vite. Un premier pas va dans le sens de cette quantificatiion-qualification avec la convention signée entre le CSO et le groupement national des chaînes hôtelières afin d’intégrer à la plateforme de réservation les propositions œnotouristiques sur un territoire donné.

Même constat d’une adaptabilité de l’offre à mieux travailler par Stéphane Tillement, fondateur de Wine Path, qui propose des tours-vins dans 13 pays chez 300 wineries et partenaires : « Je ne crois pas à la fidélité à une région mais plutôt à un produit. Tout ce qui est participatif par exemple remporte toujours un franc succès tout comme l’art mêlé au vin car le touriste est de moins en moins passif ». En la matière, si la France reste leader, le dynamisme des régions est très variable. « On retrouve en Division 1 Bordeaux aux côtés de la Toscane et de l’Écosse pour le whisky et en Division 2 la Champagne et la Provence avec le Douro, la Sicile, la Napa Valley et la Nouvelle-Zélande ». Et de rappeler que l’œnotourisme ne peut se développer sans infrastructures de qualité, des bonnes routes, des liaisons TGV et aériennes, des hébergements variés…

Laurence Body de l’agence X+N, basée sur l’expérience client, insiste sur le fait qu’il faut « procurer des émotions, proposer des expériences qui vont marquer le visiteur ». Elle a suivi récemment les visiteurs dans les distilleries et les vignes de la région cognaçaise pour mieux cerner leurs attentes. Jérôme Isnardi de Rue des Vignerons insiste également sur le fait que la plupart des visiteurs ne visitant qu’un ou deux domaines par an, « il faut que ce passage à la propriété ait un vrai impact car les avis sur les prestations sont très importants, que ce soit pour les grandes maisons ou pour les petites structures, d’où le fait de savoir dès le départ pourquoi le vigneron veut faire de l’œnotourisme »… ne serait-ce que pour lui conseiller comment.