Accueil La Beaujonomie passe à l’action

Auteur

Pauline
Gonnet

Date

03.07.2018

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Inter Beaujolais a présenté la mise en œuvre de son premier chantier « Bienvenue en Beaujonomie » ce lundi 2 juillet au Château de Corcelles (ayant cette année accueilli la manifestation « Bien boire en Beaujolais »).

Après plus d’un an de réflexion et d’élaboration d’une nouvelle stratégie visant à dépoussiérer l’image du Beaujolais et à en valoriser les vins, les premières mesures voient le jour en cette année 2018.

Trois axes, visant à repositionner l’ensemble des vins du Beaujolais pour en favoriser la compréhension et donc la consommation sur des segments différents, pour trois chantiers : les Beaujolais de fête (dont fait partie le Beaujolais Nouveau, et qui constitue le chantier n°2 de l’interprofession), les Beaujolais de caractère (dans lequel s’inscrit toute la stratégie Beaujonomie, comprenant les vins situés entre 7 et 20e et destinés à une restauration bistronomique), et les Beaujolais d’exception (visant à mettre en lumière les crus et climats du Beaujolais dans un contexte gastronomique et constituant le chantier n°3).

Création de la marque « by Beaujolais », du concept de la « Beaujonomie », officiellement lancé en février 2018, et lancement d’un nouvel événement annuel qui aura lieu chaque année lors du deuxième week-end de juin.

Au-delà d’une ambition commerciale évidente, consistant à faire revenir les consommateurs aux vins du Beaujolais, réside la volonté de restructurer le vignoble de l’intérieur et d’en fédérer l’ensemble des acteurs.

La « Fête des Beaujolais de caractère », annoncé pour les 8 et 9 juin 2019, associera toutes les propriétés viticoles du Beaujolais, dès lors qu’elles peuvent remplir le cahier des charges de la stratégie « Beaujonomie », à savoir la capacité d’accueillir des grandes tablées d’une vingtaine de personnes (les valeurs cardinale de la stratégie beaujonomique étant le partage et la convivialité). Cette fête célèbrera également une appellation ou une zone du vignoble en particulier, désignée pour un an « capitale de la Beaujonomie », qui accueillera des animations spécifiques telles que master class assurées par des sommeliers, ou encore le dîner d’ouverture de la manifestation, voire même un « vide cuisine ».

Inter Beaujolais et les deux ODG (organisme de défense et de gestion) prendront les rênes de l’organisation de la première édition, avec un objectif de 3 000 visiteurs et au moins 50 propriétés participantes. Un site internet dédié sera proposé, permettant de visualiser l’ensemble des offres proposées par les propriétés, et de réserver son repas.

En parallèle de la valorisation des vins du Beaujolais, l’ambition de l’interprofession s’étend à l’œnotourisme, pour faire en sorte que les touristes quittent les grands axes routiers pour s’octroyer un détour dans les collines de la toscane française.

L’objectif est de passer d’un « wine tourism » à un « wine, food and event tourism », et faire ainsi du Beaujolais une région compétitive sur le plan œnotouristique, en proposant une offre plus complète que simplement tournée vers le vignoble. La proximité de Lyon, capitale de la gastronomie, permet un point d’ancrage et de départ fort permettant d’asseoir cette volonté, d’autant que le Beaujolais est le seul vignoble à disposer d’un réseau de restauration dédié à ses vins, en l’occurrence les Bistrots Beaujolais, déjà nombreux à Lyon et dans la région.

Ces derniers intègreront également la classification selon le type des vins proposés : bistrots « classic » pour les Beaujolais de fête (qui sont le cœur du réseau : 75% des établissements référencés s’inscrivent dans cette catégorie, à savoir les bouchons lyonnais, les auberges beaujolaises, cafés parisiens, etc) ; « beaujonomic » pour les Beaujolais de caractère (regroupant les bars à vins, cave à manger et restaurants proposant une cuisine bistronomique, c’est-à-dire traditionnelle mais revisitée), et « gastronomic » pour les Beaujolais d’exception. La charte graphique du réseau a également été refondue afin de mettre en avant les valeurs qui les caractérisent, et intégrant graphiquement l’ambition de lier étroitement vin, nourriture et événements autour du Beaujolais.

Le défi du Beaujolais n’est pas « de changer de clientèle, mais de la diversifier », comme le résume Jérémy Arnaud, fondateur de « Terroir Manager » (cabinet de conseil en stratégie et marketing dédié au vin et au vignoble ».

Défi que souhaitent relever de nombreux vignerons du Beaujolais, désireux de prouver la qualité de leur vin, et, comme le souligne Guillaume Striffling, jeune vigneron talentueux situé à Régnié, « d’aligner enfin la qualité de nos vins, la satisfaction des consommateurs et des prix justes liés directement à un bon produit, et non à une image trop longtemps dévalorisée du Beaujolais ».