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Champagne : les projets de la nouvelle génération Roques-Boizel

Florent et Lionel Roques-Boizel (photo @FHermine)

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

10.12.2019

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Florent et Lionel Roques-Boizel ont présenté à Paris leurs dernières cuvées et leurs projets… sans leurs parents.

C’est désormais la nouvelle génération des Roques-Boizel, la sixième, qui est seule à la tête de la maison Champagne Boizel (dans le groupe Lanson-BCC depuis 1994), Florent, à la viticulture, aux approvisionnements et à l’international, Lionel à la vinification et aux ventes France, les deux frères dirigeant la maison de concert. Le duo a remplacé la tradition des couples à la tête de la maison. « Dans les entreprises familiales, les rôles sont multiples et moins définis, précise Lionel. Nous partageons le rôle de chef de caves et nos parents participent encore aux assemblages avec nous ». La dernière vendange a été compliquée avec des extrêmes difficiles à gérer (gelée de printemps, épisodes caniculaires qui ont grillé 10 à 15% des raisins) mais les quelques pluies du mois d’août et les belles journées de septembre ont permis de préserver l’acidité. D’où un beau potentiel sur les noirs et des chardonnays un peu en retrait, beaucoup triés à cause de la pression du mildiou.

Nouvelle vinification

La maison sparnassienne a investi dans un nouveau cellier bois et réorganisé la cuverie pour multiplier les vinifications parcellaires et depuis cette année, s’est lancée dans des essais de fermentations en fûts et des vins de réserve en foudres. « Il ne s’agit pas de changer le style de notre champagne mais de trouver des pistes d’amélioration de nos assemblages en disposant d’une palette plus large » précise Florent Roques-Boizel. Le champagne n’est pas boisé mais il gagne en souplesse. La Maison utilisait déjà l’élevage en bois mais il n’était pas systématique, seulement sur certaines années comme 2008 et 2012. La part en fût ne dépasse pas 1% du volume global mais elle peut aller jusqu’à 15% sur le Joyau de France 2004. « On essaie, on goûte et on voit, précise Lionel. En 2018, les foudres étaient neufs et nous n’y avons pas mis nos meilleurs crus ».

Boizel n’est propriétaire que de 7 hectares (en cours de démarche HVE) mais bénéficie de 80 en appro pour une production d’environ 500 000 bouteilles par an dont la moitié part à l’exportation, principalement aux Etats-Unis et au Japon. La sixième génération, en changeant d’importateur (Palm Bay International) devrait doper ses ventes sur le marché américain mais entend également les développer au grand export tout en conservant sa particularité sur le marché français, plus de 80% de bouteilles expédiées en VPC. La maison est d’ailleurs l’une des premières à avoir lancé un site internet dès 1987 (près de 10% des ventes France). La 6ème génération a également choisi de prendre le virage de l’œnotourisme avec des ateliers dégustations, des visites de caves et a déjà l’an dernier une boutique sur l’avenue de Champagne à Épernay.

En attendant le 2019, dégustation de deux millésimes en 9

Boizel Grand Vintage 2009 : Le dernier millésime élaboré par Christophe Boizel sans les enfants, arrivés après dans la maison (« le 2019 sera fait sans les parents »). Un assemblage classique à 45% pinot noir, 40% chardonnay de la Côte des Blancs et 15% de meunier avec un vieillissement prolongé de 9 ans. Une sucrosité naturelle (dosé à 4 g) et une belle fraîcheur sur des arômes de fruits jaunes et blancs (pêche, mirabelle), des notes pâtissières et des petites bulles fines.

Joyau de France 1989 : Élaboré par le grand-père de Florent et Lionel sur une année exceptionnelle. 65% de pinot noir et 35 % de chardonnay, grands et premiers crus de la Côte des Blancs, élevage à 10% en fûts. Des arômes de brioches et d’amandes grillées sur une belle minéralité, des notes de moka et d’une grand longueur.