Accueil [Champagne Tasting] Boizel, une effervescence de projets

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

13.05.2017

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Présente aujourd’hui à Champagne Tasting, la maison Boizel concrétise ces derniers mois plusieurs projets, notamment l’Atelier 1834 sur l’Avenue de Champagne à Épernay, et bientôt un cellier « bois ».

La famille Boizel, père, mère et fils, se sont lancés depuis l’année dernière dans la concrétisation de plusieurs projets, à commencer par la construction et l’aménagement d’une nouvelle boutique, « L’Atelier 1834 », date de la création de la maison par Auguste Boizel qui épouse alors Julie Martin, descendante d’une lignée de vignerons d’Aÿ. La nouvelle vitrine sparnassienne de Boizel en blanc et noir, décorée par l’artiste peintre René Murari, prend place au 46 de la célèbre avenue de Champagne, dans un bâtiment en location depuis 15 ans et récupéré à la suite du déménagement de De Venoge de l’autre côté de l’avenue. Il propose des ateliers de dégustation avec comparaison de cuvées autour d’un grand bar sur mesure, une grande salle de réception, des visites de caves… Encore en chantier, un cellier bois au fond de la cour qui abritera foudres, fûts et cuves de petits volumes pour « toujours poursuivre les expériences, précise Lionel Roques-Boizel en charge du marché français. Il ne s’agit pas de changer le style de la maison, celui du palais de la famille sur la fraicheur et l’équilibre, avec une belle attaque et du caractère en bouche. Mais nous avons eu envie de passer un peu plus de vin sous bois pour aller chercher plus d’ingrédients et de finesse ». Reste ensuite à se mettre d’accord autour des tonneaux car les assemblages se font en famille, Evelyne et son mari Christophe, les deux fils Lionel et Fabien ainsi que l’œnologue Isabelle Tellier « et on s’arrête sur un résultat quand tout le monde en est content ».

« Avoir confiance en son goût »

La maison Boizel créée en 1834 à Épernay, a intégré en 1994 le groupe Boizel Chanoine Champagne devenu Lanson-BCC, « ce qui nous a permis de mutualiser les finances et d’avoir une vision à long terme, Boizel restant autonome », précise Evelyne Roques-Boizel, directrice générale de la maison. Le destin de cette grande dame de la Champagne n’était pourtant pas tout tracée. Passionnée d’histoire, elle ne se destinait pas à travailler dans la maison familiale mais à la mort de son père au début des années 70, elle doit finalement reprendre les rênes de la maison avec son mari Christophe, son frère gravement malade ne pouvant pas assurer la relève. « C’est mon mari qui m’a poussé à reprendre le flambeau et je suis revenue en Champagne avec lui à la fin de mes études d’histoire et d’archéologie, raconte Evelyne Boizel. Les assemblages, c’est avant tout avoir confiance en son goût tout en restant ouvert ».

Le couple a été rejoint ces dernières années par ses fils Lionel et Florent, le premier s’occupant de l’Hexagone, le second de l’export, notamment des marchés en développement comme l’Australie, l’Italie, les États-Unis en complément de la Grande-Bretagne ou du Japon. La maison n’est propriétaire que de 7 ha mais bénéficie de 80 ha en approvisionnement pour élaborer environ 500 000 bouteilles par an. C’est Christophe Roques-Boizel qui parcourt le vignoble pour choisir les raisins, notamment les grands et premiers crus (environ une soixantaine différents).

La particularité de Boizel réside dans la part de ses ventes en VPC, toujours 90% en France dont 5-10% par internet (la maison est l’une des premières à s’être dotée d’un site internet dès 1987). Autre particularité, des éditions limitées dont la création est confiée depuis une quinzaine d’années à des artistes et créatrices qui remettent la marque sur le devant de la scène en fin d’année et avant l’été. Après Valérie et Alma Vallé, ce sera Jeanne Bayol qui dessinera le coffret de fin 2017.

En fin d’année, le Grand Vintage passera du millésime 2007 à 2008 et le Joyau Brut de 2000 à 2004. En attendant, il est toujours temps de découvrir le 1er millésime de Joyau de France en chardonnay en 2007, souhaité par Christophe qui apprécie particulièrement ce cépage. Le brut de cette cuvée de prestige avait été créé par le grand-père, René, en 1961, le rosé en 2000 par Evelyne.