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Cognac: une autoroute de grêle

Auteur

Jean-Charles
Chapuzet

Date

22.06.2022

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Les épisodes de gel avaient déjà mis à rude épreuve les nerfs des vignerons cognaçais avec au final des conséquences supportables. Cette fois, l’orage de grêle de la soirée du 20 juin a fait beaucoup de mal.

On évoque souvent l’image du couloir pour signifier le passage des averses de grêle où, sur quelques kilomètres de largeur, la nature mâche les vignes. Le quart d’heure d’orage du soir du 20 juin 2022 a pris une autre dimension, celle d’une autoroute de grêle partant des bords d’estuaire pour fondre jusqu’à Cognac, broyant au passage des vignobles autour de Saint-Genis de Saintonge, Clion-sur-Seugne, Marignac, Réaux-sur-Trèfle, Jarnac-Champagne, Salles-d’Angles, Angeac-Champagne, Gimeux, etc. « Souvent la grêle nous impacte ici ou là car nous avons un vignoble dispatché sur Genté, Salles-d’Angles et Germignac, cette fois pas une parcelle n’est épargnée, c’est de la folie, des vignes sont impactées à 30%, d’autres à 60% et certaines à 100% », explique Patrick Drouet qui a assisté à cette terrible tempête en compagnie de sa fille qui souhaite prendre la suite. « Le ciel était jaune à l’horizon plein ouest, j’ai téléphoné à un ami de Saint-Genis, il m’a dit qu’il grêlait à plein temps, je savais que ça arrivait, ma fille a compris les moments douloureux du métier », ajoute Patrick Drouet.

Au matin du 21 juin, les vignerons sont allés voir l’étendue des dégâts quand les routes n’étaient pas obstruées par des arbres couchés. Les premiers chiffres qui circulent évoquent autour de 10 000 hectares de perte avec par endroits, entre Angeac-Champagne et Juillac-le-Coq, des grêlons s’apparentant à des balles de golf. « On a le moral en berne », confie un vigneron de Jonzac. Certains viticulteurs sont assurés, d’autres non… Du côté de l’estuaire, au Château de Beaulon, un deuxième orage est venu frapper le vignoble au soir du 21 juin. « C’est celui qui nous a fait le plus de mal, j’ai fait le tour du domaine, on pourrait être autour de 20% de pertes », souligne Christian Thomas, le propriétaire du Château de Beaulon.