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Dauvergne-Ranvier : une autre idée du négoce

Auteur

Marie-Pierre
Delpeuch

Date

20.11.2020

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C’est un duo de « créateurs de vins hors cadre », comme ils aiment à se définir. Installés dans leurs nouveaux locaux à Tavel, ils associent leur démarche basée sur la création, les relations humaines et l’environnement, avec des vignerons engagés qui pensent comme eux.

François Dauvergne et Jean-François Ranvier ont travaillé ensemble pour les maisons Michel Bernard et Jean-Claude Boisset. En 2004, ils décident de voler de leurs propres ailes. L’autodidacte et l’ingénieur agronome ont une idée très précise de leur travail. « La création est importante pour nous. Nous sommes partis de rien, nous ne voulions pas singer mais avoir notre propre liberté. Cela nous a conduits à imaginer une nouvelle méthode de travail où le négociant va aider le vigneron à progresser tant à la vigne qu’en cave, mais aussi en lui donnant une sérénité financière ». Et, in fine, « donner du plaisir aux amateurs de vin, ouverts d’esprit ».

Le point de départ est donc la relation humaine. Dauvergne et Ranvier cherchent avant tout des vignerons qui sont en phase avec leur démarche, s’ils sont certifiés bio c’est un gros plus, quant à l’appellation, elle n’est pas un prérequis. C’est une alchimie mêlant imagination et création et surtout beaucoup de discussions avec les fournisseurs. Ainsi, côté vinifications, Jean-François Ranvier, qui a dirigé l’ICV de Carpentras, suggère et conseille « afin de produire de meilleurs raisins ou de meilleurs vins ». Ensemble, ils réalisent les assemblages pour des cuvées qui associent la signature du vignoble, leur goût et leur propre style.

Un domaine de 10 hectares sur Lirac et Tavel

S’ils ne se qualifient pas de spécialistes de telle ou telle appellation, leur gamme est un concentré de jolis noms. Entre des Côtes du Rhône, quelques Villages, un Luberon ou un Ventoux, les Crus méridionaux et septentrionaux jouent des coudes sur la carte du vignoble. Avec une petite incursion à l’ouest, vers Bordeaux et Saint-Estèphe. Tous ces flacons sont commercialisés principalement en GD, en CHR et à l’export.

Les deux associés passionnés par leur métier de négociant, qui « leur permet une grande liberté d’action et d’assemblage des terroirs », n’ont pas hésité à changer de statut. Ils ont acheté le domaine des Muretins, 10 hectares à cheval sur Lirac et Tavel. C’est sur cette commune qu’ils ont créé un joli bâtiment de verre pour installer leurs bureaux et accueillir la clientèle.
Leur dernier bébé, fruit d’une belle rencontre avec Jean-Emmanuel et Thierry Parcé, du Domaine de La Rectorie, « des gens merveilleux, avec qui nous pourrions aller jusqu’en Alaska », s’appelle La Chapelle Saint Mathieu. Le premier millésime de ce nouveau domaine, créé à partir de 3,5 hectares de terres non cultivées depuis des décennies, certifié bio, va encore élargir leur palette. Pour le bonheur des amateurs.

La Chapelle Saint Mathieu – Cuvée Jourde 2019 – 19 € TTC
Un petit rendement de 20 hl/ha, pour cette cuvée classée Vin de France. L’assemblage est composé de syrah (40% environ), de grenache et carignan à parts égales, vendangés manuellement. Une partie des vins a été élevé en fûts et l’autre gardée en cuve. L’attaque est franche, suivie d’une finesse du grain persistante et soyeuse. Les petits fruits rouges et noirs sont éclatants au nez et en bouche. Un parfait équilibre !

Côtes du Rhône Vin Gourmand Bio 2019 – 5,45 € TTC
Un assemblage majoritairement grenache (+ de 60%), une bonne poignée de syrah (25%), un peu de carignan (10%) et une pointe de cinsault pour ce vin gourmand et expressif. Jouant sur les épices, il tient sur la longueur, laissant une légère astringence en finale.

www.dauvergne-ranvier.com