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Début des vendanges dans l’Entre-deux-mers

Auteur

La
rédaction

Date

13.09.2013

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La cave de Saint-Pey-de-Castets, dans l’Entre-deux-mers a récolté hier du raisin blanc pour faire des crémants de Bordeaux. C’est le top départ de la récolte 2013 en Bordelais.

Bernard Rabouy, 20 hectares de vigne au compteur, était hier souriant. Malgré tous les aléas du monde, les premiers coups de sécateurs pour la vendange sont toujours un moment privilégié, récompensant une année de travail. Sur ce millésime 2013 très tardif en Gironde, c’est donc un 12 septembre, à Saint-Pey-de-Castets, dans le vaste vignoble de l’Entre-deux-Mers, que le top départ de la récolte est donné. Pierre Candelier, responsable de la coopérative locale (1 150 hectares de vigne pour 130 coopérateurs) a tout préparé pour tenter d’obtenir de beaux crémants. Ce site est en effet spécialisé dans l’élaboration de ces vins effervescents de qualité.

« C’est une logique de travail tout à fait différente de celle en vigueur pour réussir des blancs tranquilles ou des rouges, précise le technicien. On table sur des parcelles vigoureuses pour ramasser de gros volumes (jusqu’à 75 hl/ha), sur de l’acidité et un faible degré. Le sémillon, moins aromatique que le sauvignon, est privilégié. » Le cabernet franc, cépage à peau rouge mais à jus blanc, est aussi utilisé.

Quinze jours de récolte

Voila pourquoi le crémant ouvre souvent le ban dans les vignobles où il est produit. Inutile que le raisin soit très mur : les grappes ramassées hier, sous un temps couvert mais agréable, étaient à 9, 5 °. « Le crémant est mon rodage. Pour le rouge – pas avant octobre – je passerai à la vitesse supérieure », sourit Bernard Rabouy, venu en famille pour étrenner cette année les sécateurs. Son père Jean-Pierre, 76 ans, ne se souvient pas avoir débuté si tard la récolte pour le crémant depuis que cette AOC existe à Bordeaux (création en 1990). La vendange, manuelle, est mise dans de grands palox ajourés. Cela fait partie des conditions de ramassage haut de gamme prévues par le cahier des charges de cette AOC.

« Depuis leur plantation, des parcelles sont destinées au raisin blanc pour les crémants. Elles seront récoltées dans les quinze jours », complète Philippe Cazaux. Depuis 2007, il dirige L’Union de Guyenne, vaste groupement coopératif (3 500 hectares) auquel adhère la cave de Saint-Pey-de-Castets. Les raisins sont ensuite pressés (150 kg donnant 100 litres de jus) puis vinifiés. Entre janvier et mars, suivant la méthode traditionnelle notamment utilisée en Champagne, une seconde fermentation aura lieu en bouteille. Après dégorgement et élevage, cette récolte 2013 arrivera donc sur table début 2015.

« Nous élaborons 500 000 cols de crémant par an. Les effervescents, marché en essor au plan mondial, sont une niche développée par notre coopérative. C’est même notre pépite. Portant le nom “Bordeaux”, ces bulles sont une porte d’entrée sur certains marchés, surtout à l’exportation », précise Philippe Cazaux.

Voila pourquoi l’Union de Guyenne a investi 500 000 euros en deux ans dans du matériel spécifique pour faire également vivre le monde des bulles en Bordelais.

César Compadre (source)