Du vin pour produire du carburant !

Le pétrolier Dyneff s’est associé à la coopérative Raisinor France Alcools pour la conception d’une unité de déshydratation destinée fournir de l’éthanol à base de déchets viniques en vue de son incorporation à un carburant.

Ce ne sont pas tout à fait les Noces de Cana… mais ça y ressemble ! La coopérative Raisinor France Alcools vient en effet d’annoncer avec le pétrolier Dyneff, la création, à Saint-Gaudens (Haute-Garonne), d’une unité de déshydratation d’éthanol à base de déchets viniques tels que le marc ou la lie, tirées des cuves après vendanges.
Jusqu’ici, Raisinor, dont les distilleries collectent ces résidus auprès de coopératives et de vignerons indépendants, fabrique un alcool à 92° qu’elle destine à l’industrie. Or, bien qu’élevé, le taux d’alcool de ce bioéthanol n’est pas suffisant pour être incorporé à de l’essence. « Il faut faire monter l’alcool à 99, 7°, ce qui est techniquement complexe, détaille Emmanuel Riu, directeur général de Dyneff. D’où la nécessité de nous doter une usine de déshydratation spécifique. »

Objet d’un investissement d’environ 10 millions d’euros, la fabrication de cette unité de déshydratation promet d’entrer en service à la fin du premier semestre 2017. L’éthanol ainsi produit sera ensuite acheminé vers les dépôts pétroliers de Dyneff où il sera mélangé à de l’essence. A terme, ce sont environ 400 000 hectolitres d’éthanol (5% du marché français) qui devraient annuellement sortir de l’installation de Saint-Gaudens, site choisi tant pour sa proximité des vignobles languedociens et bordelais et que d’une installation existante de Dyneff.

Raisinor et son partenaire pétrolier affichent leur confiance en les débouchés qui s’offrent au produit de leur alliance puisqu’une directive européenne impose en effet l’incorporation de biocarburants à hauteur de 10% dans les essences d’ici à 2020. Ainsi, malgré que leurs moteurs consommeront un alcool issu de la vigne, les automobilistes pourront rouler… sans modération.