Jeudi 10 Octobre 2024
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Date
03.09.2014
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Le monde du financement participatif compte depuis peu un nouvel acteur, Fundovino, entièrement dédié au financement de projets en lien avec le monde du vin. Une première !
Le financement participatif a acquis ses lettres de noblesse grâce à des succès retentissants. On se souvient tous des chanteurs Grégoire ou Irma dont les carrières ont été permises par ce mode de financement. Les plateformes les plus connues proposent déjà de financer des projets relatifs au vin, comme le « vinocircus » de Julia Leclerc (une cantine œnologique itinérante !) ou bien encore l’application œnotouristique en Languedoc-Roussillon « Geovina » portée par Marie Daigneaux.
Pour autant, à ce jour, aucun de ces acteurs majeurs n’avait décidé de se tourner entièrement vers cette filière. C’est pour pallier ce manque que quatre amis entrepreneurs dans la net-économie et au demeurant passionnés de vin ont créé Fundovino. L’idée, selon Julien Worth, l’un de ses fondateurs, était de « soutenir la filière viticole qui est l’un des socles de notre patrimoine mais qui connaît aujourd’hui de réelles difficultés ». Lorsque l’on connaît en outre la frilosité actuelle des établissements bancaires à prêter aux petites entreprises, Fundovino apparaît dès lors comme un véritable moyen de redynamiser les investissements des vignerons et autres professionnels du vin. Une belle initiative porteuse d’espoir pour le développement de la filière viti/vinicole.
Un système vertueux de don contre don
Fundovino n’aspire pas à révolutionner le monde du financement participatif, du moins dans son fonctionnement. On retrouve sur le site les ingrédients qui ont fait le succès de ses aînés. Différents projets sont ainsi soumis aux internautes, le plus souvent au moyen d’un film de présentation réalisé par le porteur du projet. Une fois leur choix arrêté, ils peuvent les financer de 5€ à plusieurs centaines d’euros. Quelle que soit la somme versée, le donateur recevra un don en retour défini par le porteur du projet (par exemple des bouteilles de vin), évidemment proportionnel à son don initial. In fine, si les dons récoltés sont inférieurs au montant du projet, les donateurs se voient entièrement remboursés de leur contribution. Un système aux règles claires, équitable, et qui ne verse pas dans la charité.
Des projets d’une grande diversité
La vraie force du site est de proposer de financer tous les projets possibles et imaginables ayant trait au vin. Parmi les premiers proposés se trouve celui de Matthieu Barret du domaine du Coulet en Cornas : sauvegarder un cépage en voie de disparition, la dureza (dont le croisement avec la mondeuse blanche a donné la syrah), en en replantant un hectare. Stanislas Wallut du domaine de Villeneuve à Châteauneuf-du-Pape souhaite, pour sa part, acquérir une cuve ovoïde pour réaliser une cuvée spéciale dont les donateurs recevront quelques bouteilles. Et si, dans cette phase de lancement, le panel de projets est nécessairement restreint, il est appelé à s’élargir très rapidement. 9 catégories de financement sont ainsi prévues, de l’oenotourisme à l’innovation, du besoin des cavistes à la production d’œuvres culturelles (films, photos sur le vin). Il sera même possible d’adopter une vigne ! Un beau moyen d’être au contact des intervenants de la vie économique et, comme le dit Julien Worth, « d’en devenir soi-même l’un des acteurs ».
Jean-Michel Brouard
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