Julien Richard, lauréat du 50ème prix Taittinger

Le sous-chef de l’hôtel Bendor aux Embiez (83) a remporté la 50ème édition du prix de cuisine internationale Taittinger.

Ils étaient arrivés à l’aube à l’école Ferrandi dans le 6ème arrondissement à Paris. Des 6h30, le tirage au sort sous huissier avait désigné les commis et les postes de travail des sept candidats. Le jury avait vérifié la conformité du matériel pour éviter tout signe distinctif. À 8h, le premier candidat était aux établis pour préparer le plat choisi la veille par Emmanuel Renaut, (Le Flocon de sel à Megève), le président du jury : un turbot sauce nantua, hommage à Michel Comby, à l’époque chez Lucas-Carton et qui avait remporté le premier prix du premier concours avec ce plat, suivi d’une tarte à l’orange. Les autres candidats se sont ensuite succédé à un quart d’heure de décalage pour que le jury puisse goûter les plats au fur et à mesure de leur réalisation. « Outre les pays historiques, Belgique Suisse, Pays-Bas, Japon…, nous avons réintégré la Grande-Bretagne cette année, précise Vitalie Taittinger, grande ordonnatrice du concours. L’Allemagne devrait être admise en 2017 avant de discuter de la participation des États-Unis et peut être un jour d’un pays d’Amérique du Sud. On demande surtout l’implication des chefs avec un jury qui se renouvelle et qui fasse rêver les jeunes ».

Le prix avait été créé en 1967 par Claude Taittinger qui voulait rendre hommage à son père, Pierre, « fou de gastronomie et passionné par les accords mets-vins, raconte Vitalie. Mon grand-père a voulu ce concours pour préserver le patrimoine culinaire et pour tirer les jeunes chefs vers l’excellence. Que le champagne serve la grande tradition française sur des plats présentes entiers, ce qui implique une très grande précision dans la cuisson. » Parmi les lauréats, Joël Robuchon en 1970, Régis Marcon en 1989, Bernard Leprince en 1995, Stéphane Buron en 2002… Les finales ont longtemps eu lieu au Palais des Congrès avant d’investir les plus grands palaces de la capitale, le Lutetia, le Georges V, le Shangri-La, le Cercle Interallié… Pour cet anniversaire, il fallait un lieu exceptionnel et le 50ème prix Taittinger s’est donc tenu sous les ors du Palais Garnier, en présence de Paul Belmondo dont le sculpteur de grand-père avait dessiné la médaille du prix.

Le jury qui regroupait 14 chefs de renommée mondiale a décerné le premier prix à Julien Richard, premier sous-chef de l’hôtel Bendor à l’île des Embiez, dont c’était la première participation et qui avait été préparé par le chef Nicolas Davouze (Chateau Saint Martin & Spa de Vente), le deuxième à Nicolas Hessinger de la Taverne du Mont d’Arbois à Megève et le troisième au japonais Kenji Yoshimoto de l’hôtel Intercontinental Tokyo Bay. Étaient également en finale Keng Vichianrat pour les Pays-Bas, Damien Facile pour la Suisse, Rajkumar Holus pour la Bretagne et Xavier Bernes pour la Belgique.