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Les vins de primeurs 2009 par Emmanuel Delmas

Auteur

La
rédaction

Date

13.03.2010

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Les primeurs c’est un peu comme l’ouverture de la chasse. Les professionnels sont invités à déguster le millésime 2009 des plus grands crus de Bordeaux. Les échantillons comme les invitations, les soirées, les journées non-stop, pleuvent de toutes parts, enfin de Bordeaux !Il est toujours intéressant d’aller demander l’avis à ceux qui ont une parole libre, professionnelle et sincère. Emmanuel Delmas, sommelier consultant à Paris, dont le site internet, www.sommelier-vins.com, relaie ses prises de position affirmées et percutantes nous a confié son sentiment sur les primeurs : « il faut rester vigilant. La dégustation des primeurs c’est un enjeu énorme entre les châteaux d’un côté et le négoce de l’autre. La pression est forte puisqu’il va s’agir de déterminer la qualité du millésime et donc le prix des bouteilles. Si le millésime est superbe, le château a tout intérêt à monter son prix et du coup c’est le négoce qui verra sa marge se réduire. N’oublions pas que les vins sont encore en gestation, que l’élevage prend une signification très importante à Bordeaux, de nos jours, ne nous enflammons surtout pas. »

Et d’ajouter : « Attention, toutefois, à ne pas se montrer trop gourmand, sur ce millésime même potentiellement magnifique. Les prix ayant déjà considérablement augmenté depuis le grand 2005, de nombreux acteurs ont eu tendance à se détourner du marché des grands crus, tant la qualité ne rejoignait pas toujours les tarifs. La conjoncture actuelle reste compliquée pour les vins de France, et les Bordeaux. Il me semblerait très judicieux de rester raisonnable, afin de permettre un retournement de situation profitable pour eux. »

Ce millésime arrive dans les verres avec une très forte pression. Plusieurs raisons pour expliquer l’excitation grandissante. D’abord la qualité intrinsèque des premiers jus qui depuis la vendange ne font que confirmer l’exceptionnelle saison 2009, avec des fruits bien mûrs. Ensuite, la tension du marché mondial sur le vin et son effet crise économique qui brouille quelque peu les prospectives de fixation des cours. Si les prix s’affolent pourra-t-on encore trouver des acheteurs ?

Emmanuel dont l’un des derniers articles sur son blog égratigne finement et questionne avec justesse le Bordelais, évoque la place éminente du fruit dans un grand vin : « Le vin plébiscité aujourd’hui tourne autour d’un fruit pulpeux, et d’une sensation de profondeur bien encadrés par un élevage d’une grande précision pour un ensemble plus élégant. Bordeaux a tout à gagner à revenir vers des vins qui seront moins envahis par les élevages en bois, plus sincères. Il y a une belle poussée de châteaux qui travaillent dans ce sens et qui savent élaborer ce type de vins. Issu d’un vigneron soucieux de préserver le fruit et surtout son socle naturel, le sol.
Je suis heureux de constater que Bordeaux amorce ce virage, par le biais de vignerons amoureux de leurs vignes. Ils constituent à mon sens, des locomotives pour l’ensemble de la production bordelaise, qui a tout à gagner à reprendre la place qui a toujours été la sienne, la première. »

Notre conseil pour tout amateur de grands vins de Bordeaux et de primeur, lire l’article d’Emmanuel Delmas :  Vin de Bordeaux, la France a besoin de vous

 

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