Accueil L’exubérance des grands Alsaces s’exporte bien

L’exubérance des grands Alsaces s’exporte bien

Auteur

La
rédaction

Date

03.12.2012

Partager

Le Conseil interprofessionnel des Vins d’Alsace présentait en novembre au Pavillon Gabriel, ses grands crus, démultipliés, depuis 2011, en cinquante et une appellations représentant autant de lieux-dits.

On ne présente plus grands crus, leur renommée les précède. Mais Riesling, Pinot Gris et Gewurztraminer sont des cépages qu’il faut savoir « tenir » pour que l’exubérance qui fait leur qualité ne devienne pas un vieil acteur qui cabotine comme l’illustre très bien Séverine Schlumberger en parlant de son Pinot Gris Spiegel (miroir en Allemand, en raison de l’exposition en réverbération de ce terroir) : « Il faut veiller qu’il ne passe pas en vendanges tardives tout seul. » Issu d’un sol marno-gréseux, le millésime 2007 explose en bouche dans une grande tension et réussit ce difficile équilibre entre fruit et minéralité.

C’est justement peut-être cette exubérance qui explique la présence des vins d’Alsace à l’international car, si la moyenne de leurs exportations se situe dans les 25%, la trentaine de domaines présents lors cette dégustation affichent presque tous des taux au-dessus des 50% et atteignent même les 65% comme le Domaine Schlumberger, voire 80% pour le Domaine Paul Blanck.

Pour Philippe Blanck, cette belle performance s’explique aussi par la capacité des cépages d’Alsace à se marier avec les cuisines du monde. La luxuriante expression de ces derniers leur permet même de se conjuguer avec les gastronomies asiatiques et notamment chinoise où il n’est pas question de tenter un accord entre un seul plat et un vin, mais dans laquelle un vin doit être capable de se marier avec des saveurs complexes et différentes.

C’est justement ce que confirme Jia Liu, ancienne sommelière à La Bordeauxthèque des Galeries Lafayette qui vient de publier « French Red Wine, Know how, Know Why » pour le public chinois qui s’initie aux vins : « En Chine, on commande plusieurs plats à la fois que l’on partage et un vin que l’on aime pour les accompagner. »

Alors, pourquoi pas, en étant un peu iconoclaste, assembler les trois cépages rois ? C’est le pari, fait avec succès, au Domaine Maurice Schoech sur le terroir volcanique de Ragen de Thann. La cuvée Harmonie R (2008), à dominante Riesling et Pinot Gris avec un soupçon de Gewurztraminer, développe une symphonie d’arômes qui pourrait accueillir bien des combinaisons de saveurs, d’Extrême-Orient où d’ailleurs.

Texte et photo Jean Dusaussoy

www.VinsAlsace.com