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(photo Sud-Ouest)
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24.04.2017
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Le verdict des urnes est tombé hier soir, le second tour de l’élection présidentielle opposera Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Au-delà des clivages politiques que chacun connaît, quel rapport au vin entretiennent le leader de « En Marche » et la candidate du Front National ?
Nos lecteurs les plus assidus le savent, la rédaction de « Terre de Vins » a pu interviewer Emmanuel Macron lors d’un passage à Bordeaux il y a quelques semaines. Le leader de « En Marche », qui s’est retrouvé hier soir en tête du premier tour de l’élection présidentielle, était venu rencontrer les représentants de l’interprofession des vins de Bordeaux. Très intéressé par le sujet du vin et plutôt fin dégustateur, il s’était non seulement prêté au jeu de l’entretien mais aussi à celui de la dégustation à l’aveugle (voir vidéos ci-dessous).
Dans cette interview (à retrouver en intégralité dans « Terre de Vins » n°46, toujours en kiosques), Emmanuel Macron avançait notamment que « le vin, c’est l’âme française. Il relève de nos usages. Je fais partie de ces Français pour qui un repas sans vin est un repas un peu triste. J’ai été élevé par mes grands-parents qui avaient cette formule : ‘Le vin rouge est un antioxydant’. Il n’y avait pas de caractère culpabilisant. (Rires) ». Et d’ajouter : « le vin parcourt notre littérature, notre cinéma, notre imaginaire collectif. Relisez Voltaire ou Rabelais. Je n’oublierai jamais cette phrase de Balzac au sujet de la littérature de Constant. En se moquant un peu des romantiques, il disait : ‘J’ai l’impression que les personnages de Benjamin Constant ne mangent jamais, ni ne boivent jamais.’ C’était pour montrer que ce n’était pas réaliste. Le vin, c’est une corde sensible. Il y a toujours cette espèce de générosité un peu joyeuse qu’offre le vin. Ce n’est pas un alcool qu’on prend pour s’enivrer mais pour être bien à table, et à plusieurs. […] Le vin participe de cet art de la table à la française. Et, pour moi, c’est aussi un vrai levier de modernité. On évoque souvent le modèle de la France. Mais être moderne, ce n’est pas vouloir ressembler aux autres pays. C’est faire réussir notre modèle dans la mondialisation et ne pas en avoir honte. Les autres pays en sont fascinés. Il n’y a qu’à voir comment la Napa Valley essaie de nous copier ! »
Abordant aussi bien les questions liées à la loi Evin, aux pesticides, au bio qu’aux enjeux économiques soulevés par la filière viti-vinicole, Macron conclut l’entretien en annonçant, s’il est élu président le 7 mai prochain, « le maintien de l’organisation commune de marché. Il ne faut pas passer à l’aide à l’hectare. Ensuite, renforcer notre efficacité à la promotion export. Nous sommes moins performants que l’Italie sur ce point. Nous devons donc maximiser notre capacité à prendre des aides européennes. Je veux aussi des conditions tarifaires beaucoup plus favorables. Nous devons obtenir ce que les Chiliens ont obtenu avec la Chine notamment : la fin des droits de douane. Je veux aussi promouvoir et faire reconnaître nos indications géographiques avec les grands pays. Et créer une aide à l’innovation pour accélérer la transition vers une viticulture durable. Le vin français doit poursuivre sur sa belle lancée ! »
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Quid de Marine Le Pen ? Dans le cadre de cette élection, la candidate du Front National n’a pas été interviewée par la rédaction de « Terre de Vins ». Mais, lors du scrutin de 2012, elle avait répondu à nos questions sur le vin, au même titre que Nicolas Sarkozy, François Hollande et François Bayrou. Voici ce qu’elle en disait alors : « Mes priorités pour le vin ? En 2006, Bruxelles annonçait l’arrachage de 400 000 hectares de vignes sur cinq ans. Une mesure complétant la concurrence déloyale subie par nos vignerons, résultat des traités internationaux de libre-échange ratifiés par l’État français pour ouvrir notre marché aux vins du Pacifique et des États-Unis. En 2008, il a été décidé de revenir à une logique productiviste et quantitative avec la libéralisation progressive du droit de plantation des vignes. Une décision aux conséquences également désastreuses pour notre vignoble si elle est entérinée par l’Union européenne… Il s’agit donc urgemment de s’émanciper des politiques erratiques bruxelloises, de la folie dérégulatrice et ultralibérale. »
Concernant l’éducation au vin, Marine Le Pen soutenait que « l’éducation au ‘savoir-boire’ et au vin se transmet en général dans le cercle familial, notamment dans un pays comme la France, ô combien emblématique de la civilisation de la vigne. Restaurons un pays dans lequel il fait bon vivre, fier de sa culture et de ses racines, et le reste suivra ». Quant à son propre goût pour le vin, la candidate se décrivait alors comme « une buveuse modérée qui apprécie particulièrement les bons vins blancs français et fait siens ces vers de Théodore de Banville : ‘c’est la sagesse d’aimer le vin. La beauté, le printemps divin, cela suffit, le reste est vain’… »
Laquelle de ces deux visions du vin s’installera à l’Élysée ? Réponse le 7 mai dans les urnes.
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