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Meilleur Sommelier du monde : une demi-finale très relevée

Auteur

Mathieu
Doumenge

Date

13.03.2019

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La demi finale du concours ASI de Meilleur Sommelier du monde s’est tenue depuis ce matin à Anvers et touche à sa fin. Les dix-neuf candidats encore en lice ont dû passer une série d’épreuves de haut niveau. Les trois finalistes seront connus vendredi.

Ils n’auront connu qu’un bien court répit. Après avoir appris hier soir qu’ils poursuivaient l’aventure, les 19 demi-finalistes du concours ASI de Meilleur Sommelier du monde ont repris les hostilités dès 9h du matin, pour une série d’épreuves qui s’est poursuivie jusqu’en début d’après-midi.

La première étape était une épreuve écrite de 30 minutes, durant laquelle les candidats ont dû répondre à onze questions. Au-delà de leur connaissance théorique du vin et leur culture générale, c’est leur capacité à gérer les priorités et les difficultés qui était évaluée, puisque la dernière question, la plus complexe, nécessitait un plus long temps de réponse.

Après en avoir fini avec cette épreuve, les candidats devaient directement passer au test pratique, divisé entre trois ateliers : un atelier dégustation, un atelier service et un atelier « commercial » pour juger successivement de leur capacité à reconnaître et évaluer un vin à l’aveugle, gérer une situation de service « in situ » pour une table de six convives, et répondre à une demande stratégique et commerciale de la part d’une appellation ou interprofession – attestant du fait que désormais, les sommeliers sont des ambassadeurs internationaux du vin.

Gérer la pression et le temps d’attente

Pour les candidats, le challenge de cette étape technique – bien entendu sévèrement chronométrée – est de pouvoir gérer la pression mais aussi le temps d’attente avant de passer devant le jury. A cet égard, deux des quatre Français en lice, David Biraud (France, photo ci-dessus) et Julie Dupouy (Irlande, photo ci-dessous), avaient la chance d’ouvrir le bal, pouvant rapidement évacuer le stress de l’enjeu.

David Biraud passait donc le premier lors de ces épreuves techniques. Devant commenter et identifier un premier verre de vin rouge, il trouvait un cabernet-sauvignon sud-africain, Stellenboch 2009. Il devait ensuite, en trois minutes seulement, identifier trois blancs à l’aveugle. Pour le Vendéen, nous étions en présence d’un sancerre 2017 (100% sauvignon), d’un chablis 2016 (100% chardonnay) et d’un blanc grec, Santorin 2016 (100% assyrtiko). Il lui fallait ensuite identifier trois types de roche et associer chacune au terroir dont chaque vin blanc dégusté précédemment était issu. Silex pour Sancerre, calcaire pour Chablis, granit pour Santorin, telle est la réponse du candidat français.

La série continuait avec trois verres à déguster une nouvelle fois à l’aveugle, dans lesquels David reconnaissait successivement une bière (une ale) belge, un vin fortifié de Madère (Portugal) et un vin de Commandaria (Chypre). Pour finir cette partie, il devait expliquer laquelle de ces trois boissons allait le mieux avec un mets imposé – une tarte caramel et chocolat au lait. Pour David, c’était la bière.

Épreuve de service… attention aux pièges !

Venait ensuite, dans une autre salle et face à un autre jury, l’épreuve de service, durant laquelle il était demandé au candidat de servir deux bouteilles de vin blanc (un chardonnay argentin) à bonne aération et bonne température. Il y avait deux pièges, l’une des deux bouteilles étant à température ambiance et nécessitant un rafraichissement dans la glace ; mais aussi l’obligation de bien manier le carafage de chaque vin avant le service.

Pour finir, le candidat devait passer une épreuve « commerciale » en répondant (sous forme de jeu de rôles) aux attentes d’une interprofession, en l’occurrence celle des vins géorgiens, désireuse de mieux se faire connaître auprès des amateurs et professionnels belges. Une partie pas si simple, qui nécessitait beaucoup d’aisance en anglais et une bonne connaissance de tous les circuits d’information qui parcourent l’univers du vin.

Alors que ces demi-finales touchent à leur fin, la pression retombe enfin d’un cran dans les rangs de l’élite mondiale de la sommellerie. Désormais, c’est relâche pour tout le monde jusqu’à vendredi midi. Seront alors annoncés les trois finalistes qui disputeront, dans la foulée, la dernière phase de la compétition pour devenir Meilleur Sommelier du monde.