Mercredi 4 Décembre 2024
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05.10.2012
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Où s’arrêtera donc Gérard Perse ? Le bienheureux propriétaire de château Pavie, premier grand cru classé A dans le nouveau classement de Saint-Emilion, se prend à rêver d’Italie.
Alors qu’il célébrait aujourd’hui sa consécration, en compagnie d’une cinquantaine d’invités réunis au célèbre restaurant parisien La Tour d’Argent, cet homme d’affaire qui a fait fortune dans le milieu des grandes surfaces, ne l’a pas caché : « j’aimerais bien investir en Toscane, pourquoi pas dans les Brunello ».
A 63 ans, Gérard Perse, qui a d’abord acheté le château Monbousquet il y a vingt ans puis château Pavie en 1998, vit depuis le 6 septembre, date de l’officialisation du nouveau classement, un automne plein d’émotions. « Quand j’ai reçu le courrier, j’avais des frissons, confesse-t-il. Ma main tremblait. Le premier à m’avoir téléphoné est Pierre Lurton (Cheval Blanc), pour me féliciter. Il m’a dit : tous les trois, avec Angelus, nous allons faire de sacrés voyages ! » Et depuis le 6 septembre, le téléphone de Gérard Perse n’arrête pas de sonner. Les journalistes, d’abord, mais aussi les négociants, qui ont vu dans cette nouvelle hiérarchie, de nouvelles affaires en perspective. Gérard Perse ne le cache pas : « Dans les dix ans, si nous ne sommes pas au prix d’Ausone ou de Cheval Blanc, on ne sera pas pris au sérieux. Il faut donc continuer à travailler ».
A la tête de cinq hypermarchés avant de se lancer dans le vin, cette nouvelle distinction donne l’occasion à Gérard Perse de se poser quelques instants. Et de regarder dans le rétroviseur : « A l’époque, jamais un journaliste n’est venu s’intéresser à moi. Mais avec Pavie… »
Entre un Pavie 2003 et un Pavie 1998, servis avec du foie gras d’oie des trois empereurs, de l’agneau de sept heures au coulis de truffes puis du Brie de Melun fermier, fruits secs au miel de la Tour d’Argent, Gérard Perse savoure cette nouvelle vie qui le comble. Faut-il rappeler qu’il est également propriétaire de l’Hostellerie de Plaisance, le « Relais et châteaux » qui surplombe Saint-Emilion avec le très médiatique Philippe Etchebest à sa tête ? Cette réussite n’arrête pas pour autant Gérard Perse. Entre le fromage et le dessert – une « Poire Vie parisienne » – il avoue : « Les Italiens sont vraiment sympas. Ils chantent, ils dansent. Et ce Brunelo… »
Pour mémoire, le Brunello di Montalcino fait partie des appellations les plus prestigieuses d’Italie – et de Toscane – et produit des vins rouges connus pour leur garde mais aussi pour leur puissance. « La Napa Valley me tenterait bien aussi… Mais pas le nouveau monde : le Chili, l’Argentine… Là-bas on parle d’industrie du vin. Moi j’aimerais 5 hectares, oui, 5 hectares en Toscane ». Après le classement révisé de Saint-Emilion, après l’inauguration du futur chai de château Pavie (Terre de vins Magazine en reparlera), on n’a pas fini d’entendre parler de Gérard Perse.
Rodolphe Wartel
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