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Polémique : la quenelle et le beaujolais

Auteur

La
rédaction

Date

07.02.2014

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Les polémiques autour de la « quenelle », arrivées sur le devant de la scène avec l’affaire Dieudonné, gagnent maintenant le monde du vin. Jean-Paul Décourd, vigneron dans le Beaujolais, en fait aujourd’hui les frais.

Une étiquette de beaujolais avec un dessin représentant un personnage moustachu, coiffé d’un béret et faisant le geste de la « quenelle », ce geste qui défraye la chronique depuis plusieurs semaines – en particulier depuis que l’affaire Dieudonné a phagocyté la scène médiatique et politique. Voilà qui a de quoi faire grand bruit. C’est pourtant l’étiquette arborée par le Beaujolais Nouveau 2013 de Jean-Paul Décourd, producteur installé à Saint-Clément-sur-Valsonne (Rhône). Un vin commercialisé sous la bannière Sanguisterrae, l’une des « marques » appartenant à la société Culture pour Tous, majoritairement possédée par Alain Soral. C’est Antonin Iommi-Amunategui qui, le premier sur Rue 89, a rapidement pointé du doigt cette sulfureuse affaire. Vincent Pousson, sur son blog Idées Liquides et Solides, en a également parlé tout récemment.

Nos confrères du journal Sud-Ouest se sont également penchés sur le sujet, indiquant que Jean-Paul Décourd « ignorait la portée de son geste » lorsqu’il a accepté de vendre 2000 bouteilles à Sanguisterrae. Nous reprenons ci-dessous leur article in extenso :

La polémique sur la quenelle touche un producteur de Beaujolais qui avait répondu, fin octobre, à une commande de bouteilles de vin sur l’étiquette desquelles un personnage dessiné fait le geste controversé de Dieudonné.
Interrogé dans Le Progrès de mardi, le viticulteur assure qu’il n’avait « aucune idée de la signification de la quenelle » quand son client a passé commande de l’étiquette : pour lui, le geste faisait même « référence à Coluche ».

La « quenelle » de Dieudonné – un bras tendu vers le bas, l’autre bras replié touchant l’épaule -, présentée par les partisans de l’humoriste comme un geste « anti-système », est considérée par beaucoup comme un salut nazi inversé ou comme un geste antisémite.

L’étiquette de cette cuvée « Le Béret, quenelle viticole » de Jean-Paul Décourd, producteur à Saint-Clément-sur-Valsonne (Rhône), montre un vigneron faisant le geste controversé de Dieudonné. La commande a été passée par un courtier de vins en ligne, Sanguisterrae.fr, à destination d’un restaurant parisien, explique Le Progrès.

En novembre, le site internet article11.info avait évoqué ces étiquettes dans un article consacré à Alain Soral, essayiste proche de l’extrême droite et de Dieudonné. Le site Egalité et Réconciliation, l’association politique d’Alain Soral, a d’ailleurs fait la promotion des bouteilles en question et d’un restaurant parisien, « Au Doux Raisin ».

Les derniers statuts enregistrés au greffe du commerce de Dijon par la SARL Sanguisterrae, domiciliée à Beaune (Côte-d’Or), indiquent qu’elle est la propriété de Charles-Alban Schepens et de Thibaut de Buretel de Chassey. On retrouve cette SARL derrière le restaurant parisien.
M. Schepens, qui fut candidat sur la liste antisioniste de Dieudonné aux élections européennes de 2009, est le président d’une association de « Fraternité Franco-Serbe », selon le site internet de celle-ci.

Thibaut de Buretel de Chassey, gérant de sociétés à Paris, est le chef du mouvement du « Renouveau français », fondé en 2005 et « d’inspiration contre-révolutionnaire et catholique », selon le site internet de celui-ci.

Source : Sud-Ouest