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Salon des vins de la Rochelle : les Vins de pays charentais jouent à domicile

Auteur

La
rédaction

Date

15.03.2015

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Pascal Gonthier, viticulteur en Charente, est à domicile. Mais il n’est pas venu avec un Cognac ou un Pineau. Il propose sa gamme de vins de pays charentais. Et compte bien leur faire (re)gagner leurs lettres de noblesse.

« Je suis venu au vin par passion et par vocation » affirme d’emblée Pascal Gonthier, viticulteur à Saint-Amant-De-Nouère, près d’Angoulême. Dans une région où le Pineau des Charentes et le Cognac sont la norme, et le vin le plus souvent l’accessoire, ce viticulteur se démarque. Loin de penser les vins de pays charentais comme une simple diversification de son activité de distillateur de Cognac, il croit en leur valeur propre. Et en leur avenir.

Diplômé d’un BTS viticulture-oenologie à Blanquefort, Pascal Gonthier reprend le domaine familial en 1998. 23 hectares de vignes, dont 6, 5 consacrés aux vins de pays charentais, plantés en merlot, colombard, chardonnay et cabernet-sauvignon. A la vigne comme au chai, il s’impose une discipline rigoureuse. « J’ai la même exigence pour mes vins que pour mes eaux-de-vie. Je fais partie de l’élite des fournisseurs des maisons de Cognac Martell et Hennessy » expose Pascal Gonthier. Il vendange mécaniquement, pour récolter rapidement les raisins à leur maturité optimale. Et pour prendre soin de sa vigne, pas d’herbicide, mais des engrais naturel, tels que la fiente de poule. Avec toujours une ligne directrice : « créer des vins sincères, en respectant au maximum le potentiel des raisins. »

Le goût du défi

Le vigneron en convient, faire du vin de pays en Charente n’est pas l’option la plus facile. « Quand on fait du vin, le danger est à tous les maillons de la chaîne. C’est beaucoup moins compliqué de faire du Pineau ou du Cognac ici. Mais le vin est laissé pour compte dans la région. Je ne veux plus que ce soit le cas » déclare-t-il.

Son cursus n’est pas innocent dans son choix. Alors que la plupart de ses camarades de BTS, originaires de régions viticoles, peuvent parler de leurs vins, lui ne le peut pas. « Je crois que j’avais envie de rentrer dans cette grande famille des vins », explique-t-il en souriant. Même s’ils sont encore minoritaires, Pascal Gonthier n’est pas le seul à avoir fait du vin sa priorité. Les Domaines charentais Gardrat, Arrivé ou Hauselmann ont aussi pris cette option.

Une orientation qui réjouit Thierry Jullion, président du syndicat des Producteurs et de Promotion des Vins de Pays Charentais, de passage au salon en ce dimanche. Lui-même viticulteur, il croit au potentiel de ces crus. « Il y a 600 producteurs de vins de pays charentais sur la région délimitée Cognac, dont 130 vendent directement. Les autres importent dans des coopératives. Nous faisons du vin de pays depuis une trentaine d’années. Nous devons faire valoir ce savoir-faire » déclare-t-il.
Au salon des vins de la Rochelle, Pascal Gonthier est un fier ambassadeur de ces vins. Tous ses vins sont des monocépages. En entrée de gamme, au tarif de 5 €, il propose un blanc (colombard), un rosé (cabernet-sauvignon) et un rouge (merlot), élevés en cuve.

Ses cuvées haut-de-gamme « Jean Marin », « du nom de son aïeul » colombard ou chardonnay pour les blancs et merlot pour les rouges, sont toutes passées entre quatre et huit mois en barriques. Sa clientèle est pour l’heure majoritairement constituée d’amateurs français et anglais, notamment de passage en Charente-Maritime. Mais le viticulteur ne doute pas : « il y a une clientèle en devenir pour les vins de pays. Elle sera de plus en plus grande. » Plus d’infos sur pierriere-gonthier.com

Laura Bernaulte

pascalgonthier