Signaux de reprise du marché chinois des vins et spiritueux

Des signaux de reprise du marché chinois, dont l’envolée s’était contractée en 2013 après les lois anti-corruption du gouvernement, se confirment avec des volumes d’exportation en hausse : une tendance confirmée à Vinexpo par le numéro un mondial des exportations de vin vers la Chine, le groupe français Castel.

Sur les trois premiers mois de 2015, les exportations de bouteilles de vins et spiritueux vers la Chine – tous pays producteurs confondus – ont progressé de 36% en volume comparativement à la même période de l’an passé, a annoncé JF Hillebrand, numéro un mondial de la logistique de transport de vins et spiritueux.

« C’est une tendance sur une période courte donc il convient de rester prudent mais c’est un indicateur qui devrait se confirmer dans les mois à venir », a indiqué à l’AFP Olivier Daull, directeur général commercial et développement de l’entreprise allemande présente dans 88 pays et qui a opéré plus de 400 000 conteneurs en 2014.

Le marché chinois des vins et spiritueux, qui avait connu une progression fulgurante jusqu’en 2012, avait été ralenti par la politique anti-ostentatoire du gouvernement, freinant considérablement les importations. « On avait constaté une vraie cassure surtout l’an dernier avec une baisse importante sur les spiritueux avec des volumes assez bas par rapport à ce qui était attendu », a précisé Olivier Daull.

« Il y a bien un regain d’intérêt sur le marché chinois », a confirmé à l’AFP le groupe Castel en marge de Vinexpo, salon mondial de référence des vins et spiritueux jusqu’à jeudi à Bordeaux. « On avait connu un recul après l’envolée des ventes et puis la chute suite à la loi du gouvernement contre la corruption. Aujourd’hui, on constate un redémarrage de l’évolution positive de nos ventes », a déclaré à l’AFP Franck Crouzet, directeur de la communication du groupe, premier importateur de vin en Chine, tous pays confondus, présent en Chine depuis 1990 et qui a passé un partenariat avec le numéro un chinois du vin, Changyu.

Castel, qui a commercialisé en Chine 15 millions de bouteilles en 2014, estime qu’il atteindra en 2015 quelque 20 millions de bouteilles, soit une hausse prévue de plus de 30%.

« Le marché se développe, sauf que ce n’est plus le même marché », a cependant souligné Franck Crouzet, soulignant qu’en 2014 Castel a fêté le franchissement des 100 millions de bouteilles commercialisées par le groupe depuis 1990 en Chine.

« Avant on était sur un marché plutôt sur du haut de gamme, des produits d’image, une consommation collective avec les administrations, les collectivités régionales, les instances de gouvernement, avec cette idée de cadeau… Et, compte-tenu de la loi anti-corruption, on est sur une évolution vers de la consommation individuelle », a-t-il dit.

« On est donc passé sur plusieurs niveaux de types de produits : vins de cépages, vins d’origine française, vins d’appellation. Nos équipes ne sont pas des commerciaux mais des personnes qui parlent du vin, qui échangent sur des notions de terroir, de dégustation, d’alliance culinaire mets et vins qui plaisent particulièrement en Chine », a-t-il ajouté.

De plus, le gouvernement chinois a assoupli les procédures de stockage et de paiement des taxes à l’importation, permettant ainsi aux opérateurs étrangers de gérer sur place des centres de stockage et de répondre ainsi plus réactivement à la demande des distributeurs réclamant d’être livrés plus rapidement pour étancher la soif de vin de la Chine.