Accueil Terrasses du Larzac : syrah-grenache, duo gagnant pour le millésime 2020

Terrasses du Larzac : syrah-grenache, duo gagnant pour le millésime 2020

Auteur

Yoann
Palej

Date

28.09.2020

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D’est en ouest de l’appellation, les vignerons des Terrasses du Larzac sont plus que satisfaits de la qualité des raisins arrivés dans les cuves. Particulièrement pour les syrahs et les grenaches qui semblent promis à un avenir radieux. État des lieux.

A Saint-Jean-de-la-Blaquière, Krystel Brot et Joël Peyre sont sur un petit nuage. A l’issue de vendanges précoces et rapides, les vignerons du domaine Le Clos Rouge ont du mal à cacher leur enthousiasme. « On a plongé dedans le 20 août et on n’a pas relevé la tête jusqu’au 7 septembre, c’est la première fois que ça nous arrive, explique la vigneronne. Mais ça en valait la peine, l’année est idéale, tout est très joli et les volumes sont énormes ! » Le duo, qui a totalement créé le domaine petit à petit depuis 2013, porte un regard particulièrement dithyrambique sur les grenaches : « C’est leur année c’est certain, ajoute Krystel Brot. Ils sont juteux, les grains sont gros, les peaux sont fines, c’est fondu, c’est soyeux. C’est bien simple, j’ai presque envie de faire une cuvée mono-cépage ! » Mais les syrahs ne sont pas en reste. « Cela fait des années qu’on ramasse des myrtilles, ironise-t-elle. Mais là, c’est tout autre chose, ça sent la violette, le réglisse, on est parti pour vivre le millésime du siècle ! »

Des Syrahs magnifiques, concentrées, parfumées

De l’autre côté de l’appellation, à l’est, dans la vallée de la Buèges, Benjamin Coulet est plus mesuré mais tout aussi enthousiaste sur les promesses de la syrah 2020. « La qualité est vraiment incroyable, c’est concentré, c’est parfumé, je n’ai jamais vu des syrahs aussi magnifiques, glisse le vigneron des vignobles Coulet – Tour de Baulx. On a pourtant eu peur de la sécheresse au mois d’août mais les petites pluies estivales ont fait du bien et le vent a joué son rôle à merveille. Ça a permis aux raisins d’avoir un second souffle et de mûrir doucement. » Si les volumes ne sont pas équivalents à 2019 (-10% environ), l’état sanitaire est lui plus que rassurant et le grenache, qu’ils ont fini de vendanger le week-end dernier, promet d’être sur le fruit grâce à une cuvaison maitrisée.

« Un millésime que l’on a plaisir à accueillir »

Du côté de la cave coopérative de Montpeyroux, c’est également le sourire qui prédomine. « On avait oublié ce qu’était une récolte normale après quatre ans de disette, glisse Bernard Palissé, le directeur de Castelbarry, dont les vendanges ont pris fin le jeudi 24 septembre. Et en plus, c’est joli, c’est structuré, il y a une belle acidité car les conditions ont été idéales. » Sur les 500 hectares, la production est d’environ 25 000 à 26 000 hl. « C’est maîtrisé, on n’est pas dans l’excès, ajoute-t-il. Cette année, on s’en est bien sortis sur les blancs, y compris sur les Chardonnay. » Mais là aussi, c’est le grenache qui tire son épingle du jeu. « Il y a déjà beaucoup de finesse à la dégustation, pas de déséquilibre, du volume en bouche avec de la rondeur, on est dans l’esprit d’un millésime solaire, conclut-il. On a vraiment plaisir à l’accueillir. » Seule ombre à ce tableau idyllique pour l’appellation, le report de la 10e édition des Régalades de Montpeyroux au 17 avril 2021, acté vendredi dernier par le bureau du Syndicat. « Le traiteur ne pouvait plus s’engager sur la date du 18 octobre 2020 en raison des contraintes sanitaires imposées par le gouvernement, explique Bernard Palissé. C’est plus raisonnable ainsi ! »