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Brumont s’engage pour le vin au restaurant

Auteur

La
rédaction

Date

24.09.2012

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Depuis samedi et jusqu’à Noël, le viticulteur emblématique de l’AOC Madiran, Alain Brumont, s’engage pour une baisse du prix des vins au restaurant, en partenariat avec 11 restaurants gersois. Un exemple à suivre ?

Si l’automne voit débarquer du monde dans les vignes pour les vendanges, dans les restaurants, en revanche, il n’y a pas foule. C’est pour contrecarrer cette baisse de la fréquentation que le vigneron Alain Brumont a eu l’idée de bousculer les habitudes. Il rue dans les brancards avec un concept dont le Gers n’est pas forcément familier : baisser les prix pour attirer des clients. Dès ce soir, et jusqu’à Noël, le vigneron et 11 restaurateurs gersois (voir ci-dessous) s’engagent à réduire leurs marges, voire à y renoncer carrément dans l’espoir de garnir leurs tables. L’opération porte le nom « Les automnales d’Alain Brumont », à l’occasion des 30 ans de Château Montus.

Concrètement, le client paiera les madirans de Brumont au prix de la propriété, voire moins cher. Par exemple, on pourra trouver un Bouscassé 2008 à 15 euros au restaurant alors que le prix à la propriété est de 15, 26 euros ou un Montus 2007 à 20 euros au lieu de 22, 60 euros ou bien encore, pour les porte-monnaie les plus fournis, La Tyre 2003 à 90 euros au lieu de 92, 08 euros.

Un cadeau en prime

Le client repartira avec, en cadeau, un guide Hubert, partenaire de l’opération, et, après tirage au sort, un jeroboham de vin de Brumont ou une invitation à dîner au Château. Pierre Casamayor, célèbre spécialiste viticole, s’associe volontiers à la démarche de son ami gersois. « Comme les bouteilles sont abordables, c’est l’occasion d’en découvrir, argue-t-il. Moi, je trouve qu’il vaut mieux acheter une bonne bouteille, en boire deux verres (faisons attention aux contrôles routiers) et ramener le reste chez soi. »

« Les automnales d’Alain Brumont » ne se limitent pas à un coup marketing, même si le chef d’entreprise a «pris 48 000 euros sur le budget des pays les plus bénéficiaires pour les réinjecter dans l’économie gersoise à travers cette opération». « Moi, je veux que les produits de qualité de la région soient mis davantage en valeur à cette occasion» tranche le vigneron.

Les restaurateurs mettront donc à la carte de nouveaux menus élaborés à partir de produits gascons comme le porc noir de Bigorre, le haricot tarbais, l’ail blanc de Lomagne ou la poule gasconne. Les brigades des restaurants participant à l’opération assisteront à un petit cours d’œnologie au château de Maumusson-Laguian. L’œnologue de Château Montus animera des dîners dans ces restaurants.

« Des notions élémentaires »

Par ailleurs, Alain Brumont estime qu’il faut « recadrer certaines choses si l’on veut que les Gersois reviennent au restaurant. Des choses élémentaires comme servir le vin à bonne température. Un ami, critique de vin, est venu déjeuner dans un établissement gersois. Il a plongé son thermomètre dans son verre de vin, un Château Montus, et m’a envoyé la photo. Le vin était servi à 25°… Il existe des vins d’été et des vins d’hiver, quand on est restaurateur, mieux vaut ne pas confondre. »

Alain Brumont, s’il initie cette opération, souhaite qu’elle se pérennise dans les années qui viennent mais pas sous sa houlette. À vrai dire, il aimerait bien que l’interprofession des vins du Sud-Ouest mobilise vignerons, cavistes, restaurateurs pour faire connaître davantage encore les vins d’ici.

Les 11 restaurants gersois partenaires sont : Hôtel de France à Auch, Le Florida à Castéra-Verduzan, Le Bellevue à Cazaubon, Les Bastides à Barbothan, L’Auberge des Bouviers à Lectoure, le Rive droite à Villecomtal-sur-Arros, Le Papillon à Montaux-lès-Créneaux, La Bombance à Montréal-du-Gers, Solenca à Nogaro, Domaine de Bassibé à Ségos.

Gaëlle Richard