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Des poules dans les vignes de Bourgueil

Auteur

La
rédaction

Date

23.01.2014

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Deux cent cinquante poules sont désormais chargées d’entretenir un demi-hectare de vignes à Ingrandes de Touraine, près de Bourgueil (Indre-et-Loire), dans le cadre d’une expérience lancée par un vigneron et son voisin restaurateur, a-t-on appris auprès des intéressés.

Le viticulteur, Philippe Boucard, a clôturé une parcelle de ses vignes pour recevoir les gallinacés, destinés à finir à terme dans les casseroles de Vincent Simon, un restaurateur belge, depuis peu dans ce village de 500 habitants.

Avant de s’installer en Indre-et-Loire, M. Simon et son épouse ont dirigé durant vingt ans un restaurant à Bolland en Belgique. Il se fournissaient en vin auprès du viticulteur de Bourgueil.

« Nous sommes partis d’un constat : à cause de la monoculture, les agriculteurs doivent pallier de gros manques en ayant recours à la chimie. Pourtant, il y a énormément d’interactions naturelles entre le végétal et l’animal » que l’on peut mettre à profit, a expliqué le cuisinier.

« Les poules grattent puis aèrent le sol, tondent, mangent l’herbe et les insectes. C’est une grosse partie du travail du vigneron qui va être supprimée », se félicite Philippe Boucard. Caquetant à qui mieux mieux, les poules ont très rapidement pris possession du terrain.

L’espace a été clôturé pour, à la fois, les empêcher de se sauver et les protéger des renards. « Nous n’inventons rien, nous perpétuons la tradition », soulignent les deux comparses.

Le cuisinier, qui propose à ses clients, dans un ancien manoir, des plats locaux pourra ainsi élever ses poules en plein air.

« Je proposerai des poules-au-pots de qualité à mes clients car les bêtes ont de l’espace pour courir. On peut aussi faire beaucoup de chose avec les œufs qui sont la base de la bonne pâtisserie, brioches, gaufres mais aussi glaces ou œufs en cocotte », souligne le cuisinier.

Le vigneron parle, lui, d’une « expérimentation » qui pourra être reproduite : « Il faudra juste être vigilant quand les raisins vont commencer à mûrir » et deviendront trop tentants pour les volatiles. Les poules devront alors gagner leurs quartiers d’automne, un enclos situé à proximité.