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Jean Castex, ambassadeur de la cause viticole ?

Auteur

Yves
Tesson

Date

07.07.2020

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Alors que la filière se sent négligée depuis plusieurs mois par le gouvernement en dépit de son poids considérable dans l’économie nationale, la nomination de Jean Castex comme Premier ministre pourrait peut-être changer la donne.

Jean Castex est maire de la commune de Prades, où sont produits des vins en appellation Côtes du Roussillon et en IGP Pays d’Oc et Côtes Catalanes. Connu pour son ancrage dans le terroir, le nouveau bras droit d’Emmanuel Macron, qui a présenté hier son gouvernement, s’est investi par le passé dans la promotion des vignobles de sa région. Il a travaillé en particulier à la création d’un office de tourisme intercommunal dont l’une des antennes est installée dans les locaux même de la Cave coopérative de Vinça. Doit-on ajouter qu’il ne cultive pas dans les réceptions politiques la même passion pour le lait que Mendès France et qu’il ne rechigne guère à déguster quelques bons crus à l’occasion ? On murmure que ce natif de Vic-Fezensac (Gers) aurait une préférence pour les vins rouges.

Sous Sarkozy, un défenseur du vignoble

Ce combat en faveur du monde viticole, Jean Castex l’a aussi porté à l’échelon national lorsqu’il était secrétaire général adjoint de l’Élysée de 2011 à 2012. Nicolas Sarkozy ne boit pas d’alcool et n’a jamais eu spontanément à cœur la défense du vignoble français. Jean Castex a donc joué un rôle fondamental et servi de porte d’entrée au Palais. Parmi les questions qu’il fallait gérer, se souvient Jean-Louis Salies, à l’époque président du CNIV (Comité National des Interprofessions des Vins à appellations d’origine) et maire de Tarerach, village voisin de Prades, il y avait des dossiers majeurs comme la négociation de la Politique agricole commune ou les problématiques liées à l’impact du vin sur la santé. C’est grâce à Jean Castex que les représentants de la filière ont pu être reçus par Roselyne Bachelot. Depuis, les ministres de la santé qui se sont succédé ne leur ont plus jamais accordé d’audience.

L’arrivée de cette personnalité qui connaît bien les problématiques de la profession, pourrait être un atout, alors que l’ancien premier ministre, Édouard Philippe, ne s’est pas montré très à l’écoute vis-à-vis des professionnels du vin et qu’on a dû, trop souvent, en passer par le Président de la République Emmanuel Macron pour parvenir à se faire entendre. Chacun a encore en mémoire le projet d’un « Dry January ». Le gouvernement mettra-t-il enfin en place un plan de soutien pour le vignoble français à la hauteur du danger que fait peser sur lui la crise du Coronavirus ? Dans les négociations commerciales avec les États-Unis, les intérêts des exportateurs de vins seront-ils désormais pris en compte ? Autant de questions dont les pistes de réponses seront scrutées par la filière dans les semaines et les mois à venir.