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Le Tour de France Femmes de Gaillac à Jurançon

©A.S.O._Thomas_Maheux

Auteur

Isabelle
Bachelard

Date

27.07.2023

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La deuxième partie du Tour de France Femmes quitte le Massif central pour le Sud-Ouest où se terminera la compétition au terme de 956 km de course. Les 154 cyclistes engagées traverseront des paysages particulièrement variés : trois étapes feront la part belle au vignoble avec les appellations de Gaillac, Fronton et Jurançon.

Au niveau cyclisme, l’étape la plus impressionnante sera la 7e qui dans les Pyrénées partira à l’assaut des mythiques cols d’Aspin et du Tourmalet qui culmine à 2 110 m. Trop de montagne pour voir la moindre vigne pour Audrey Cordon Ragot, Coralie Demay, Annemiek Van Vleuten, Demi Vollering, Lotte Kopecky et autres championnes ! En revanche, les étapes 5, 6 et 8 (la dernière) feront honneur au vin et aux vignobles, puisqu'elles passeront véritablement à travers les vignes de trois appellations majeures du Sud-Ouest gourmand. 

Le vignoble de Gaillac à l’honneur
Les 27 et 28 juillet, le Tour de France Femmes donnera l’occasion de profiter largement du vignoble de Gaillac, qui couvre 3 150 hectares de vignes à l’ouest de la ville d’Albi, ville arrivée et ville départ. Résultat, on entrera dans la zone d’appellation autour de Sainte-Croix, juste avant l’arrivée à Albi à la fin de la 5e étape le jeudi et le lendemain la 6e étape en direction de Blagnac offrira carrément une découverte de toute la partie du nord du vignoble. Celui-ci est situé sur des zones spécifiques aux abords de la Vère, affluent de l’Aveyron. On ne verra pas les terrasses alluviales de la rive gauche de galets, sable et gravier (au sud), mais une bonne partie des coteaux de la rive droite argilo-calcaires et le plateau cordais calcaire, aux portes de la célèbre ville de Cordes-sur-Ciel. Influences océaniques et méditerranéennes se retrouvent et forment une alchimie originale avec les cinq cépages locaux rares, le loin de l’œil, le mauzac, le braucol, le duras et le prunelart. Le plaisir sera total pour les spectateurs du Tour, car la culture de la vigne compose ici avec l’élevage, le maraichage et les cultures céréalières, sans parler de la sylviculture, avec les deux grandes forêts de Grésigne et de Sivens.

©A.S.O._Charly_Lopez

Fronton, le vin de Toulouse
Après avoir suivi le tracé de l’appellation Gaillac, la 6e étape du Tour de France Femmes se dirigera vers le sud pour finir sa course au pays de Fronton, juste avant d’arriver à Blagnac, aux portes de Toulouse. Les vins rouges et rosés seront à l’honneur, avec leur original cépage négrette, qu’on ne trouve pratiquement qu’ici, ainsi que dans quelques domaines des Fiefs Vendéens. Vin de Toulouse ou vin des Toulousains ? La question ne se pose plus puisque l’appellation est si dynamique qu’elle a accueilli plusieurs nouveaux vignerons ces dernières années, dont un Irlandais et un Anglais ! En attendant que leurs domaines prennent de la bouteille, on savourera un classique, un rouge plein de fruit, la cuvée Folle Noire (l’autre nom de la négrette) du domaine Le Roc (9 € le 2021).

Jurançon, l’autre sommet des Pyrénées
Pour la dernière étape, il faudra aller vite car il s’agit d’une très courte étape de plat, 22,6 km en contre-la-montre individuel qui fait une boucle vers le sud autour de la ville de Pau, dans l’appellation Jurançon. Il faudra aussi lever la tête car les vignes seront éparpillées au-dessus de la route. Jurançon est une appellation de taille modeste (620 hectares), uniquement de vins blancs. Il produit une majorité de vins doux, obtenus par surmaturation, mais les blancs secs se font une place de plus en plus grande. En plus ils sont étiquetés clairement « jurançon sec » donc il est facile de s’y retrouver pour un novice. Pour célébrer les coureuses le 30 juillet, on ouvrira volontiers la cuvée Souvenirs d’Enfance de Gisèle Bordenave, vigneronne de Monein, un sec délicat et parfumé (9,60 €). Depuis Pau, les coureuses traverseront le gave de Pau pour rejoindre la ville de Jurançon, suivant la vallée du Neez. Elles passeront la ville de Gan, grimperont le modeste col de Bosdarros (304 m) puis descendront vers le nord le long de la vallée du Soust pour retrouver Pau (211 m). À quelques minutes de l’arrivée, elles croiseront la « route de la vallée heureuse », un encouragement pour les derniers kilomètres.