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Oenoteam : messages « In a Bottle »

Auteur

Laura
Bernaulte

Date

24.06.2019

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La semaine dernière, le laboratoire œnologique bordelais faisait découvrir aux professionnels du vin et journalistes les millésimes livrables d’un panel de 35 propriétés qu’il conseille, regroupées sous le club « In a Bottle by Oenoteam ». Une démonstration grandeur-nature de la philosophie d’accompagnement des œnologues associés.

« Se mettre au service du cru. » Telle pourrait être la devise inscrite en lettres d’or à l’entrée du cabinet d’analyse et de conseil œnologiques Oenoteam à Libourne, laboratoire fondé par Stéphane Toutoundji en 2002, associé depuis 2011 à Thomas Duclos, 2013 à Julien Belle et 2018 Marie-Laure Badet-Murat. Bien loin des gourous du vin prônant un style uniforme préformaté, les œnologues mettent au contraire un point d’honneur à respecter et valoriser le terroir et l’identité des propriétés conseillées, soit près de 400 au total, dont 150 de A à Z. Pour meilleure preuve, la personnalité de chacun des livrables membres du club « In a Bottle » en dégustation ce lundi au Café Maritime à Bordeaux, des vins situés dans un créneau de milieu de gamme (5-25€), majoritairement bordelais (bordeaux supérieur, cadillac, castillon, fronsac, bourg, pessac-léognan, pomerol, lalande-de-pomerol, saint-émilion et ses satellites), mais pas que (bergerac, côtes de Gascogne).

« Il n’y a pas une recette Oenoteam copiée-collée dans toutes les appellations. Nous devons être partenaires plus que père fouettard ou donneur de leçons, pour mettre en lumière avant tout le vigneron et ses vins, et non le consultant. Notre plus beau compliment, c’est cette diversité » affirme avec conviction Julien Belle. Pour conseiller de façon la plus pointue chacun de leurs clients en fonction de son profil et de ses aspirations, les œnologues privilégient une offre de services de plus en plus transversale, « du laboratoire œnologique jusqu’à la mise en marché, en passant par les ressources humaines. »

C’est d’ailleurs dans ce souci de conseil de précision de l’amont à l’aval, qu’Oenoteam a décidé de renforcer ses troupes côté laboratoire depuis 2018 pour développer sa branche « recherche et développement », avec l’arrivée de Marie-Laure Badet-Murat (diplômée en viticulture, œnologue et docteur en œnologie de l’Université de Bordeaux), ainsi que de Cédric Longin, Docteur en Microbiologie de l’Université de Bourgogne. Fort de ces deux nouveaux experts, Oenoteam propose désormais « une palette de prestations élargie au suivi et contrôle de maturité aromatique, pilotage microbiologique des fermentations et de l’élevage, préparation et stabilisation des vins dans une optique durable, diagnostic et contrôle des nuances vertes à végétales des vins fermentations et de l’élevage, ou encore préparation et stabilisation des vins dans une optique durable », embrassant des préoccupations dans l’ère du temps, inhérentes par exemple à la limitation des intrants.

Identités plurielles « In A Bottle »

Témoins que cette doctrine de travail ne se résume pas à de belles paroles, mais et bel et bien une philosophie de fond véritablement mise en application, liberté et diversité étaient les maîtres-mots de la dégustation. Pas de millésime imposé ou de limitation du nombre de cuvées, chaque propriété présente avait en effet les mains libres pour faire découvrir le panel plus représentatif de son travail aux professionnels du vin au rendez-vous (courtiers, négociants, journalistes…) Sur le terrain aussi, au fil des saisons de la vigne, la liberté et l’incitation à la prise d’initiatives par les propriétés sont encouragées par Oenoteam, doublées de la garantie technique des œnologues-conseils. Pour exemple, entre utilisation de cuves en béton ovoïdes depuis quatre ans, plantation de cépage marselan, introduction pour la première fois en France du cépage géorgien saperavi ou utilisation de drones pour une meilleure gestion du stress hydrique, Yann Vergniaud, à la tête du Clos Du Breil (15 ha en Bergerac) depuis 2009, n’a pas hésité à tester et innover avec l’appui de Julien Belle pour « sublimer son terroir et aller vers des vins toujours plus précis ». En Côtes de Gascogne cette fois, au domaine Rubens Spengler, qui ne produisait jusqu’à son rachat en 2017 que des blancs, la gamme a été repensée, diversifiée en trois couleurs grâce à l’achat de raisins noirs au Clos du Breil, pour créer des cuvées rosée et rouge.
Outre cette entraide qui émane d’« In A Bottle », grâce à la « mutualisation et l’échange tant sur le plan matériel que l’établissement de connexions humaines », la force de ce Club est aussi sa puissance de frappe démultipliée en termes de visibilité. « On est tous différents, Oenoteam respecte nos identités mais nous permet avec ce club de communiquer sous une bannière commune pour nous faire entendre, c’est primordial », estime Isabelle Bouchon, vigneronne du château Haut-Mongeat, propriété familiale en bio, qui produit des vins en AOC bordeaux supérieur et graves de Vayres, et, depuis peu une cuvée sans soufre.

Pour prolonger leur démarche, les associés d’Oenoteam inaugureront un deuxième laboratoire en mars 2020, implanté cette fois rive gauche, à Pauillac.