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Que vaut le 2013 en Champagne ?

Auteur

La
rédaction

Date

17.04.2014

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Décrié à Bordeaux, le millésime 2013 s’avère plutôt éloquent en Champagne, comme l’a prouvé cette semaine de salons dans la région. Certains vignerons ou maisons s’apprêtent même à millésimer.

C’est un peu le clap de fin sur les salons de vignerons qui ont animé toute la semaine en Champagne. Que faut-il penser du millésime 2013 ? La plupart des vignerons proposaient en effet aux côtés de leurs champagnes quelques échantillons de vins clairs 2013.

Zoom rapide sur l’année culturale : hiver froid et humide, printemps frais et très arrosé. La vigne a démarré avec un retard qu’elle n’a jamais rattrapé. Et l’hétérogénéité de la floraison au printemps s’est traduite jusqu’aux raisins.

Voilà les deux premiers grands points de la vendange 2013 : récolte tardive (octobre), maturité hétérogène. Troisième point et non des moindres : un été chaud, sec, et une insolation exceptionnelle du meilleur aloi en juillet et août. Septembre fût en revanche très arrosé.

Vendanges d’octobre

Pour la plupart des crus, ce fut une vendange d’octobre, une situation oubliée depuis des années ! Le début s’est déroulé sous une météo d’été indien. Puis à partir du 4-5 octobre, une vague de froid et d’humidité s’est imposée jusqu’à la fin des vendanges.

Globalement, l’année a bien réussi au chardonnay. Les situations sont plus contrastées sur le pinot meunier et sur le pinot noir. Cette année, les vignerons qui ont voulu attendre pour pousser la maturité au maximum ont joué risqué.

Une belle acidité

Dans les verres à présent, l’année présente une belle acidité, quels que soient les échantillons dégustés. C’est une chance pour la Champagne, dont les vins de réserve étaient constitués des derniers millésimes plutôt chauds. 2013 leur apporte un vent de fraîcheur et du potentiel de garde. Il augure de bons assemblages dans les prochaines années, tant mieux !

Mais pour produire un champagne millésimé, il faut un vin clair avec de la matière, de la personnalité, qui portera son millésime dans le temps. Ces vins sont une rareté ; les champagnes millésimés représentent d’ailleurs moins de 2 % des expéditions.

Pour les grandes maisons, trouver des volumes suffisants serait une gageure, et certaines ont déjà annoncé qu’elles ne millésimeraient pas 2013. Mais pour les vignerons, sur des cuvées précises, il y a une carte à jouer à l’instar du Champagne Duménil à Chigny-les-roses.

De même pour Henri Giraud, maison artisanale, qui croit fermement en ce millésime. Et Taittinger est décidé à produire du Comtes de Champagne, cuvée emblématique 100 % chardonnay élaborée uniquement certaines années.

Pour goûter ces nectars, il faudra être un peu patient. La législation impose une durée en caves minimum de 3 ans. Mais une telle fraîcheur sur les vins laisse augurer d’un potentiel d’élevage bien plus grand !

J. W. B.