Samedi 14 Décembre 2024
©Rayne Vigneau
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Date
05.10.2023
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En 2020 ce fut la grêle, en 2021, le gel, et en 2022 la sècheresse : autant de facteurs qui ont affecté les volumes produits, plus que la qualité moyenne à Sauternes-Barsac. Les conditions idéales de cette année annoncent un millésime remarquable, avec des volumes qui reviennent à la normale.
Les conditions climatiques observées jusqu’aux vendanges ont amené « un scénario idéal » pour Sandrine Garbay du château Guiraud. « Du 11 au 24 septembre, il est tombé 75 mm de pluie bien répartie. Cela a assuré une belle diffusion du botrytis. Les matinées sont très humides, avec de la rosée, ce qui entretient le botrytis. Les après-midi sont secs ce qui nous permet de récolter ». Des propos confirmés par Romain Garcia du château de Rolland à Barsac , qui mentionne « quelques beaux brouillards du matin, et des chaussures humides entre les rangs de vignes jusqu’à 11h00 ». « La vigne n’a pas eu de stress du à la sècheresse car elle a eu de l’eau » précise Jean-Jacques Dubourdieu, co-président de l’appellation Sauternes Barsac, ce qui a permis de conserver « des acidités et des PH qui sont dignes d’un très bon millésime (on est à 3,05 sur Barsac) ». Une météo « atypique » pour Vincent Labergère du château Rayne Vigneau « avec des pics de température qui ont conduit à effeuiller très tard afin de protéger le raisin le plus longtemps possible». Mais un effeuillage qui doit intervenir tout de même pour permettre au botrytis de se développer sur la grappe, ce qui fut fait.
Un botrytis cinerea au rendez-vous
Pour Pierre Baptiste Fontaine, le directeur de l’appellation, « le botrytis était déjà là début septembre » et ne demandait qu’à se développer. Ce botrytis s’installe plus tôt qu’en 2022 donc, mais « sur un raisin encore frais qui a conservé de la fraicheur et de l’acidité » nous dit Sandrine Garbay du château Guiraud. Et comme à Rayne Vigneau, « il y a un peu de nettoyage au moment de la coupe » et la 1ère tri permet de récolter le raisin passerillé. Il y aura vraisemblablement davantage de vin issu de raisins botrytisés que les années précédentes. Ce n’est que mieux car le botrytis « apporte d’abord l’élégance mais aussi de la complexité aromatique » nous dit Vincent Labergère : « on gagne en acidité, ainsi que des arômes de lavande, de litchi, d’agrumes, et de menthol », alors que le passerillé apporte plutôt des notes de caramel et d’abricot. « Les sauvignons botrytisés sont à tomber par terre cette année » s’enthousiasme Vincent Labergère.
Quant au mildiou tant redouté cette année par les viticulteurs, celui-ci n’a que peu d’impact sur les cépages blancs. Qu’on se rassure donc.
« Les vendanges vont s’étaler en longueur » pour Jean-Jacques Dubourdieu. Et ce d’autant plus qu’aucune pluie n’est annoncée et qu’il suffira de suivre tranquillement l’évolution du botrytis et du raisin pour récolter au meilleur moment. Sandrine Garbay a la formule de conclusion qui convient : « on a tout en main pour faire un grand millésime. Acidité, concentration, tout est là » .
Les dernières tries vont se faire sous une météo qui s’annonce clémente. Rien ne semble venir compromettre la qualité des raisins qui finissent de se botrytiser doucement. On ne prend pas beaucoup de risques à dire que le millésime 2023 s’annonce grandiose.
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