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Affaire Giboulot : l’interprofession répond

Auteur

La
rédaction

Date

21.02.2014

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L’interprofession du vin en Bourgogne a dénoncé vendredi des « contre-vérités » véhiculées autour du cas d’un producteur assigné en justice faute d’avoir traité ses vignes, dont elle refuse de faire un martyr de la cause du bio.

« On ne peut pas tolérer que l’on balance des contre-vérités sur ce que fait la Bourgogne. Non, la Bourgogne ne pollue pas » en traitant ses vignes, martèle Claude Chevalier, président du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne, interrogé par l’AFP.

Faute de l’avoir fait pour lutter contre la flavescence dorée, une grave maladie de la vigne, en dépit d’un arrêté du préfet de Côte-d’Or, Emmanuel Giboulot doit comparaître lundi devant le tribunal de Dijon. L’affaire suscite l’indignation de militants, partis et associations écologistes, tandis qu’un important élan de soutien a pris corps sur internet.

« Il y a eu un arrêté de pris, des contrôles ont été effectués, il a été pris pour ne pas avoir traité et il ne s’est pas rendu à une conciliation », rappelle M. Chevalier. « Après on fait un scandale parce qu’il passe en correctionnelle, ce n’est pas logique », ajoute le dirigeant de l’interprofession, qui ne veut pas que M. Giboulot « devienne un martyr » car « il n’est pas l’unique défenseur de la nature en Bourgogne ».

Selon Pascal Lambert, directeur du Service d’EcoDéveloppement Agrobiologique et Rural de Bourgogne, la position de M. Giboulot est d’ailleurs isolée, même au sein de la filière viticole bio de la région, dont le SEDARB certifie le label. « Il n’est pas aujourd’hui représentatif alors qu’il essaie de l’être, c’est ce qui nous hérisse un peu », souligne M. Lambert, en dénonçant lui aussi certains arguments mis en avant par les partisans du vigneron.

Une vidéo lancée par l’Institut pour la protection de la santé naturelle, une organisation basée à Bruxelles, promeut ainsi des « solutions alternatives » pour lutter contre la flavescence dorée : fougères, argile calcinée, pièges à cicadelle (l’insecte qui propage la maladie) de couleur orange, paille d’avoine, etc. Pétition de soutien à l’appui.

« Dire qu’il suffit de mettre un peu de couleur orange et d’argile, ce n’est pas vrai (…) La vraie question, c’est comment on traite : tous les jours ? ou aujourd’hui parce que demain je peux mourir ? Si l’on constate, par une analyse fine comme nous l’avons fait, qu’il n’y pas d’autre choix, il faut traiter », plaide M. Lambert. « Les gens du bio sont alarmés de ce qui se dit sur la Toile, ils savent bien qu’il n’y a pas de solution miracle. Nous, on dit stop à ces messages », insiste M. Chevalier.