Dimanche 13 Octobre 2024
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19.11.2020
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Montrose sort du bois à Cognac. Après l’acquisition de la distillerie de la Métairie par les frères Martin et Olivier Bouygues en 2018, la Place attendait la première cuvée. Elle sort en catimini et Hervé Berland, qui préside aux destinées de la branche vins et spiritueux de la famille Bouygues (Château Montrose, Château Tronquoy-Lalande, Clos Rougeard, Domaine Rebourseau…), s’explique.
Vous avez choisi de surfer sur la marque Montrose pour sortir votre cognac Montrose Réserve, pourquoi ?
Rectifications… Montrose Réserve à Cognac est une cuvée tout à fait particulière qui ne représente que quelques centaines de bouteilles et on en restera là concernant la marque Montrose. C’est juste un clin d’œil que le propriétaire voulait faire. Il n’est pas dans nos intentions de développer une marque sous le nom de Montrose.
Quelle est la particularité de ce Montrose Réserve ?
C’est un très vieux cognac, on a mis la main sur un lot en dehors de l’acquisition de la distillerie de la Métairie. C’est une eau-de-vie des années 1930 de Grande Champagne et on a voulu la mettre en bouteilles sans stratégie particulière alors on a appelé ça Montrose Réserve comme Lafite Réserve est un cognac. La bouteille va se commercialiser autour de 1600 euros. Elles sont numérotées. Ce n’est pas un business, c’est un produit confidentiel, notamment un cadeau des invités de marque de Martin Bouygues. Nous ne voulions pas vraiment communiquer dessus…
En dehors de ce one shot, quels sont les axes de développement ?
L’idée de départ est une attirance personnelle de Martin Bouygues pour les grands cognacs. Il a une très belle collection qui vient de petits propriétaires… De là, on a eu vent d’une opportunité. Avec la distillerie comprenant 7 chaudières et des stocks, nous avons acheté 20 hectares en Petite Champagne puis une trentaine d’hectares en Grande Champagne.
Sept chaudières, une cinquantaine d’hectares, c’est plus qu’une attirance…
Oui, on a décidé de s’agrandir, cette distillerie est connue dans le milieu pour produire de très belles eaux-de-vie. Elle a produit jusqu’à 3500 hectolitres d’alcool pur par an. On remet tout en l’état, les alambics sont déjà très bien, c’est surtout les bâtiments autour car lorsque l’on se balade à Cognac, on s’aperçoit rapidement qu’à part les grandes maisons, on ne dépense pas du tout pour les bâtiments comme à Bordeaux. C’est l’aspect pratique qui prime. Pour le domaine, notre objectif est d’atteindre 150 hectares, quelque chose comme ça, il n’y a pas de chiffres précis, nous voulons de grands terroirs, distiller et stocker des eaux-de-vie. Les cognacs prennent de la valeur en vieillissant. Nous voulons faire des cognacs de grande qualité.
La vente des eaux-de-vie jeunes est très rentable, du défilé vous pourriez passer au prêt-à-porter, en d’autres termes visez-vous le cocktail, le monde du VS comme le fait avec succès la maison Hennessy ?
Ça ne nous intéresse pas du tout, nous n’avons pas l’intention d’entrer dans le monde du cocktail ni de vendre du VS. Nous sommes très très loin des ambitions d’Hennessy. Nous sommes très petits et nous le resterons. Nous ne voulons pas devenir une très grande marque, en tous cas, ce n’est pas notre génération qui le fera. Il faut du temps. Dans l’immédiat, nous voulons continuer à faire des grandes eaux-de-vie, on fournit d’ailleurs de grandes maisons. La stratégie commerciale n’est pas encore clairement définie.
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