Vendredi 4 Octobre 2024
Auteur
Date
18.09.2012
Partager
Les producteurs de vin américains poursuivent leur offensive sur le marché européen et sur les dénominations françaises. Après avoir demandé à pouvoir utiliser la mention « château », ils convoitent aujourd’hui l’utilisation du terme « clos », typiquement bourguignon.
Après les investisseurs chinois qui rachètent domaines et châteaux et Bourgogne, dans le Bordelais et dans la vallée du Rhône, c’est au tour des lobbyistes du vin américains de semer l’émoi chez les viticulteurs européens, et en particulier français. La semaine dernière, nous révélions comment les États-Unis avaient demandé à la Commission de Bruxelles de pouvoir utiliser le terme « château » (en français dans le texte) sur leurs étiquettes de vins. L’affaire ne s’arrête pas là : une demande d’enregistrement de la mention « clos » pour un vin produit sur le territoire des Etats-Unis et exporté sur le marché européen a également été déposée auprès de la Commission.
Cette nouvelle a suscité l’indignation chez les viticulteurs bourguignons, qui redoutent que la mention « clos », typique de leur région, se retrouve galvaudée. En effet, n’importe quelle winery pourrait alors utiliser cette mention sans la moindre contrainte, alors qu’en France, faut-il le rappeler, toutes les dénominations du vin (Domaine, Château, Clos, Cru…) sont soumises à des critères très stricts. Pour pouvoir utiliser le terme « clos » notamment, il faut que les raisins proviennent exclusivement de parcelles de vignes clairement délimitées et cernées de murs ou de haies ; le vin doit en outre être vinifié dans les chais de l’exploitation ou de la coopérative à laquelle adhère l’exploitation. Il va sans dire que la filière américaine ne présente pas de telles garanties et pourrait vendre un « clos » dont les raisons sont issus de producteurs et de sites différents.
Du côté de la Confédération des Appellations et des Vignerons de Bourgogne (CAVB), on dénonce une « distorsion de concurrence » et on en appelle à la vigilance de la Commission Européenne, face à une décision qui pourrait porter atteinte à l’intégrité de la viticulture bourguignonne.
M.D.
Photo © Bouchard Père et Fils
Articles liés