Mardi 24 Juin 2025
(Photos Isabelle Bachelard)
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27.06.2016
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Bulles Expo, un nouveau salon professionnel, s’est tenu à Paris les 20 et 21 juin derniers. L’occasion de constater l’engouement suscité par les vins effervescents.
Lorsqu’il s’agit de célébrer un événement festif, les Français ont une réaction naturelle : Champagne ! Et ils ne sont pas les seuls. Le monde entier a le même réflexe. Le problème est que le champagne n’est pas forcément pour tous les budgets. Alors nombre de consommateurs se tournent vers d’autres bulles, certes différentes, mais souvent bien plaisantes. A commencer par les crémants, des vins d’appellation qui sont désormais au nombre de huit en France. En tête caracole le crémant d’Alsace, qui atteint le pourcentage record d’un tiers au sein de la production alsacienne. Mais il y a aussi la blanquette de Limoux, les saumurs, vouvrays et montlouis et de plus en plus de vins pétillants ou mousseaux qui n’entrent dans aucune catégorie officielle. Les Provençaux, non contents de dominer le marché des rosés, veulent profiter de l’engouement et projettent d’avoir aussi leurs bulles régionales. La clairette de Die se taille une immense part de marché : idéale pour séduire les novices, car elle est parfumée comme un grain de raisin et légère en alcool (7%). Il s’en vend 8 millions de bouteilles par an.
Cava, Prosecco et bulles d’ailleurs
Aujourd’hui la mode s’en mêle. Ceux qui vont passer un week-end à Barcelone ou à Venise comme leurs parents allaient à Saint-Malo reviennent avec une passion pour les bulles de cavas espagnoles et celles des proseccos italiens. Les effervescents italiens ont fait un bond de 130% à l’export en cinq ans.
Tous les chiffres convergent. Depuis dix ans, la consommation de vins effervescents augmente à un rythme trois fois plus rapide que celle des vins tranquilles. Sur la même période deux pays phares, le Royaume-Uni et les États-Unis ont doublé leur importation. La France demeure en tête de la production de vins effervescents avec plus de 500 millions de bouteilles en 2015, dont 63% de champagne, suivie par l’Allemagne, l’Italie, la Russie et l’Espagne. La suprématie de la France pourrait-elle se trouver modifiée si c’est l’attrait des bulles qui l’emporte sur le goût du vin et ses spécificités ? Comme le fait remarquer Michel Chapoutier, producteur de grands vins du Rhône : « Toute la jeune génération est « addict » au gaz carbonique, car elle a grandi en consommant des sodas. »
Il n’est pas surprenant qu’un salon professionnel des vins effervescents ait enfin vu le jour. Le parc floral de Vincennes, aux portes de Paris a accueilli les 20 et 21 juin 120 exposants. Beaucoup de Français, de Champenois bien sûr, mais aussi des Italiens, des Slovènes, des Luxembourgeois et des Ukrainiens. L’an prochain, il y aura sûrement des Anglais, avec ou sans soutien européen. La preuve que l’intérêt pour les bulles est un phénomène à prendre sérieusement en compte.
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