Accueil Baptiste Ducassou « champion » de France des élèves sommeliers

Baptiste Ducassou « champion » de France des élèves sommeliers

Baptiste Ducassou a été chaleureusement félicité par Enrico Bernardo qui a apprécié les liens très personnels dont il s'est inspiré pour l'épreuve d'accord mets-vins.

Auteur

Jean
Bernard

Date

23.05.2017

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En formation au lycée professionnel de Gascogne, à Talence, il a remporté le concours du Meilleur élève sommelier en vins et spiritueux de France – Grand-Prix Chapoutier – Métro.

Basque, âgé de 18 ans seulement, Baptiste Ducassou a affiché autant de maturité que d’expérience à l’occasion de la finale de ce concours organisé dans les salons de la maison Chapoutier, à Tain L’Hermitage. Et si le terme de  »champion » est une forme de raccourci, sa performance dans le cadre du concours de référence réservé aux étudiants et aux apprentis en formation y ressemble beaucoup. Il faut préciser que, de toutes les épreuves destinées aux futurs sommeliers, le Grand-Prix Chapoutier est depuis 1993 celle de référence. Par le nombre des participants, ils étaient 37 cette année, par la qualité de l’organisation et par son approche nationale du monde du vin et des spiritueux.

De façon très classique, une phase de sélection a permis d’établir une hiérarchie et d’ouvrir ainsi les portes de la finale aux six meilleurs. Baptiste Ducassou était donc accompagné par Victoire Helly D’Angelin (CFA Médéric à Paris), Jean-Baptiste Lacourière (lycée hôtelier Saint-Joseph l’Amandier à Saint-Yrieix-sur-Charente), Louise-Anne Ruhlmann (lycée hôtelier du parc de la francophonie à La Rochelle), Eric Schneider (CFA du lycée Joseph-Storck à Guebwiller) et Paulin Vocoret (lycée Alexandre-Dumas à Illkirch-Graffenstaden). Les deux candidates ont déjà de l’expérience puisque Victoire disputera fin juin prochain la phase finale du concours du Meilleur jeune sommelier de France – Trophée Duval-Leroy face à dix sommeliers de moins de 26 ans tous en activité. Quant à Louise-Anne, elle s’est imposée, voici quelques semaines, en finale du Trophée Mumm.

Une finale en trois temps

Sous le regard d’Enrico Bernardo, Meilleur sommelier du monde 2004 et parrain de cette 25e édition, chaque finaliste a donné le meilleur de lui-même, chacun dans un registre différent. A commencer par le caractère parfois théâtral et très intime aussi de Baptiste Ducassou, la sobriété de Jean-Baptiste Lacourière, la précision souriante d’Anne-Louis Ruhlmann, les accords mets-vins originaux de Victoire Helly d’Angelin, la bonne maîtrise de l’anglais d’Eric Schneider et le sang-froid même dans les moments compliqués de Paulin Vocoret.

L’épreuve d’accord mets-vins constituait un vrai temps fort de cette finale grâce au travail de Julien Allano. Le chef étoilé du restaurant ‘Le clair de la plume’, à Grignan, avait imaginé une balade le long du Rhône avec des plats aussi originaux que subtils que les candidats ont dégusté lors du dîner, la veille de la finale. La décantation et service d’un vin rouge précédaient la dégustation à l’aveugle de deux vins. Le blanc était un Jurançon sec 2016 du Château Laffite d’Antoine Arraou et le rouge un Hautes-Côtes de Beaune 2014, la cuvée Orchis Mascula du domaine Naudin-Ferrand. Deux spiritueux, un gin espagnol et une chartreuse jaune étaient à identifier en conclusion.
La pratique de l’anglais occupait aussi une place importante au cours de cette finale.

Enrico Bernardo conquis et un peu jaloux !

Avant l’annonce du palmarès qui a vu le succès de Baptiste Ducassou devant Louise-Anne Ruhlmann et Eric Schneider, Enrico Bernardo qui emploie lui-même une ancienne finaliste de ce concours, a dressé une sorte de bilan. « Le niveau des élèves doit certainement beaucoup à la valeur ajoutée de professeurs qui transmettent leur passion. Les jeunes français ont plus de chance que moi car en Italie lorsque j’ai voulu me spécialiser en sommellerie, il n’y avait pas de formation spécifique. Les concours constituent une remise en question personnelle et il est courageux de se lancer dedans. Pour moi, ce fut une excellent manière d’évoluer vite et ainsi d’éviter de rester sans réponse devant les questions de certains clients… » a notamment expliqué le propriétaire du restaurant parisien Il Vino.
Le Grand-Prix Chapoutier se conclura en novembre prochain par un voyage qui conduira en Australie les six finalistes, le professeur du gagnant ainsi que Solène Menesclou, lauréate du Trophée Muriel Lafourcade.