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[VINEXPO] Alain Brumont, le « Tannatonaute » du Sud-Ouest

Auteur

La
rédaction

Date

17.06.2015

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L’homme est incontournable. Dans le Madiran, dans le Gers et dans tout le Sud-Ouest qu’il a fait connaître à grand renfort de médailles et distinctions depuis plus de 40 ans. Et il le sait.

Certes incollable sur la vigne, redoutable technicien et travailleur acharné, chantre du tannat à qui il a su donner des lettres de noblesse quand on ne parlait encore que de vin rustique, Alain Brumont est un personnage haut en couleurs et en verbe. Il dit faire tout pour élever et faire reconnaître le madiran et la Gascogne mais il parle surtout de ses vins, rappelant à l’envi que certains appellent Montus « le Pétrus du Sud-Ouest ». Il est vrai qu’il détient une grande majorité des plus beaux terroirs de l’appellation et qu’il a érigé les châteaux Montus et Bouscassé au rang d’icônes. Pionnier des primeurs depuis 1985 (60% des ventes de Montus Prestige, la moitié de la sélection parcellaire La Tyre), il est de plus en plus courtisé par les grands courtiers bordelais mais préfère limiter la flambée des prix de ses vins en les vendant directement, de plus en plus par allocations. Il ne fera d’ailleurs bientôt plus qu’un seul Montus (exit la cuvée Prestige), d’ici trois ans, « pour être plus clair lors des dégustations internationales en ne présentant qu’un seul vin, avec seulement La Tyre en sélection parcellaire, simple à expliquer ».

Le coffre-fort du tannat

Son dernier cheval de bataille : optimiser mise en bouteille, stockage et logistique dans un bâtiment ultra-moderne de 4500 m2, répondant aux normes les plus strictes en vigueur (notamment Iso 26000), « plus grand qu’un terrain de rugby », à côté de Bouscassé. Outre l’amélioration des conditions de conservation de ses vins, Brumont souhaite optimiser la date de sortie de chaque millésime et développer la garde des bouteilles pour les professionnels comme pour les particuliers afin d’offrir des nectars prêts à boire et de faciliter les échanges de millésimes au gré des envies de ses clients. « Je conserverai dans ce coffre-fort du tannat plus d’une trentaine de millésimes. J’estime que 80% de mes vins peuvent se conserver plus de 60 ans et 20% peuvent même aller jusqu’au siècle ». Le chantier devrait être bouclé d’ici 2016.

Texte-Photos Frédérique Hermine